«Il faut assister au débat pour l’enrichir»
«Il faut soutenir à fond les réformes politiques par toutes les formes», a demandé le secrétaire général du RND en préconisant à ses cadres d’éviter tout amendement qui touche au fond du texte.
«Pas d’amendement dans le fond!» Tel est le mot d’ordre lancé par le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia. Regroupant samedi les parlementaires des deux chambres, le patron du RND leur a donné ses orientations. «Il faut soutenir à fond les réformes politiques par toutes les formes», a-t-il demandé à ses cadres. Le patron du RND a beaucoup insisté sur ce point lors du conclave du RND qui a duré toute une journée au siège du parti.
Conjoncture oblige! En prévision du passage des projets de loi portant sur les réformes politiques au niveau de l’APN, M.Ouyahia a rappelé à l’ordre ses cadres en les mettant en garde contre tout relâchement. Voulant être sûr que le message a bien été compris, il a passé au crible tous les projets de loi.
Selon une source proche de la direction, le secrétaire général du RND a rejeté tous les amendements proposés par ses cadres dans le projet de loi sur la promotion de la femme au niveau des assemblées élues. Ce projet a suscité beaucoup de réactions lors de cette réunion. «Plusieurs amendements ont porté sur le projet de loi sur la participation de la femme, mais le secrétaire général (du RND) a refusé de toucher au texte», confie notre source. M.Ouyahia a demandé à ses cadres de garder la mouture du projet de loi telle qu’elle a été présentée par le gouvernement. «Nous sommes des partenaires de l’Alliance présidentielle, nous avons soutenu le programme présidentiel et nous devons faire tout notre possible pour soutenir ces réformes», a-t-il réitéré en guise de justification. L’absentéisme est un autre point sur lequel a insisté le patron du RND. Conscient de ce phénomène, M.Ouyahia a interpellé ses parlementaires sur ce point.
«Il faut assister au débat pour l’enrichir», a-t-il exhorté des députés. Le secrétaire général du RND a évoqué plusieurs points liés à ces textes ainsi que la position du parti avant de donner les orientations nécessaires en vue de les accompagner et d’ancrer la pratique du pluralisme en Algérie.
Dans un communiqué rendu public à l’issue de la réunion, les parlementaires du RND ont salué le projet de loi de finances 2012. Ils estiment que ce projet «réaffirme le souci du gouvernement de poursuivre la promotion de la justice sociale, de la solidarité nationale et de la concrétisation sur le terrain du programme quinquennal».
Ils ont réaffirmé leur soutien au projet de loi de finances et invitent l’opinion publique à comparer le développement en cours en Algérie avec la situation difficile que traversent certains pays développés», indique le même communiqué. Les députés ont «appelé le gouvernement à suivre de près la situation financière mondiale en vue d’éviter tout risque éventuel au pays».
Concernant les réformes, les parlementaires ont souligné «leur plein soutien» aux projets de loi adoptés le 12 septembre dernier en Conseil des ministres, partant des principes démocratiques du parti et au mieux de l’intérêt suprême de l’Algérie qu’il convient de prémunir contre toute tentative de déstabilisation.
Ils ont exprimé, en outre, leur souhait d’enrichir ces projets de loi en vue de consacrer davantage de transparence en matière de processus électoral et de l’activité des partis et des associations dans le respect des lois.
Il s’agit également de promouvoir le rôle de la femme dans les assemblées élues, tel que stipulé par la Constitution et le projet de loi y afférent, de promouvoir la liberté d’information et la diversité des médias dans le cadre des valeurs et constantes nationales. Par ailleurs, le porte-parole du parti, Miloud Chorfi, a estimé hier que l’ouverture de l’audiovisuel constitue un tournant décisif dans l’histoire de l’information.
Invité à une émission de la Chaîne I de la Radio nationale, M. Chorfi a salué la loi sur l’information, notamment dans son volet portant ouverture de nouvelles chaînes privées susceptibles de «contribuer à la consolidation du processus démocratique».
Cependant, il a affirmé que l’ouverture de chaînes «n’est pas une affaire facile» appelant à définir des garde-fous et loi qui doivent régir le champ de l’audiovisuel.