Les syndicats de la santé réclament à l’unanimité la levée des pressions que subissent les syndicalistes et la sauvegarde de la gratuité des soins, tout en insistant sur le respect de la liberté syndicale. Pour sa part, le Syndicat des pharmacies d’officines a préconisé l’instauration d’une politique pharmaceutique nationale.
Les représentants des syndicats de la santé ont décliné, hier, leurs propositions devant les membres de l’Instance de consultations sur les réformes politiques. Ils ont appelé à ce que la liberté syndicale soit garantie, tout en défendant l’acquis de la gratuité des soins médicaux au profit des Algériens. Le représentant du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Dr Lyes Merabet, a ainsi mis l’accent sur le respect des conventions internationales ratifiées par l’Algérie concernant les droits civiques et le pluralisme syndical, réclamant de ce fait l’association de l’ensemble des syndicats aux réunions de la tripartite gouvernement-UGTA-patronat. Le SNPSP a également appelé à la nécessité de consacrer un pluralisme syndical représentatif et indépendant de toute forme de contrôle administratif et financier, insistant aussi sur la levée des pressions que subissent les délégués des syndicats autonomes et la réintégration de l’ensemble des syndicalistes dans leurs postes de travail. Lyès Merabet a en outre proposé la création d’un Conseil national supérieur chargé de la réforme du système sanitaire en Algérie, lequel se fixera comme objectif d’assurer une couverture sanitaire de qualité. Pour sa part, le Syndicat national des médecins généralistes de la santé publique (SNMGSP), par la voix de son secrétaire général, Salah Laouar, a exigé que l’Etat continue, sans la moindre discrimination, de garantir et de pérenniser la gratuité des soins. Plaidant pour une médecine de proximité de qualité, il a demandé aussi à veiller à la pérennité de la Caisse de sécurité sociale et à élargir sa couverture à l’ensemble des couches sociales. Evoquant la révision de la loi sanitaire, il a appelé à associer à son élaboration tous les syndicats, les partenaires sociaux et les associations. De son côté, le président du Syndicat national algérien des pharmacies d’officines (Snapo), Messaoud Belamri, a préconisé l’instauration d’une politique pharmaceutique nationale, en mettant l’accent sur notamment l’activation de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques. Pour le président du Snapo, la réforme du système d’importation et de distribution passe par l’instauration de mécanismes de suivi, de contrôle et de régulation.
D’autre part, le docteur Belamri a plaidé pour un statut du pharmacien ainsi que la révision urgente des textes instaurant les ordres professionnels de la santé.
Le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), le Dr Mohamed Yousfi, s’est quant à lui félicité de l’initiative de consultation sur les réformes politiques en Algérie, appelant, à l’instar des autres syndicats reçus en même temps par l’Instance, à consacrer la démocratie en Algérie. Il a ainsi mis l’accent sur le renforcement et l’implication du mouvement associatif, la révision de la Constitution, la séparation effective des pouvoirs et l’ouverture du champ médiatique et audiovisuel.
Yazid Madi