Intervenant à l’ouverture de l’université d’été qu’organise son parti du 25 au 28 août, Mme Hanoune a insisté sur l’ouverture
d’un débat national autour de la révision de la Constitution qui constitue, selon elle, une «priorité».
Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, qui était parmi les premiers invités de la commission Bensalah chargée des consultations sur les réformes politiques, ne croit plus à l’aboutissement de ces réformes. En plus du silence officiel sur le contenu du rapport de ladite commission remis à la présidence de la République depuis maintenant deux mois, Mme Hanoune semble en colère contre les projets de loi publiés récemment par la presse qui sont du ressort de l’Intérieur, à l’instar du projet de loi sur les partis politiques. Pour cette responsable, ces textes sont en contradiction avec les engagements annoncés le 15 avril dernier par le chef de l’Etat. Intervenant à l’ouverture de l’université d’été qu’organise son parti du 25 au 28 août, Mme Hanoune a insisté sur l’ouverture d’un débat national autour de la révision de la Constitution qui constitue, selon elle, une «priorité» qui doit précéder l’amendement des autres lois. Dans ce cadre, elle a considéré nécessaire d’«associer le peuple» au débat relatif à la loi fondamentale. Il faut dire que la question du classement des réformes par priorité reste un vrai dilemme, car du côté du gouvernement tout est fait concernant les textes qui s’inscrivent dans le cadre des réformes politiques, à l’instar de la loi sur les partis politiques, les associations, le code électoral, le code de l’information et la loi organique relative à la représentation des femmes au sein des Assemblées élues. Ces textes publiés dans la presse n’ont pourtant pas été validés en Conseil des ministres prévu dans ce cadre pour dimanche prochain. Un Conseil des ministres qui sera précédé par trois réunions du gouvernement pour examiner les textes de loi programmés pour la prochaine session de l’Assemblée populaire nationale (APN) attendue en début d’octobre prochain. Rien n’indique donc que le texte fondamental de la République passera en priorité. Dans ce contexte, la SG du Parti des travailleurs a évoqué la révision du dispositif législatif national, notamment dans son volet institutionnel, indiquant que son parti n’a pas reçu de copies des avant-projets de lois relatifs aux partis politiques, aux associations et à l’information, affirmant en avoir pris connaissance par le biais de la presse. Comme constat, Mme Hanoune dira qu’«il n’existe pas de volonté pour le changement démocratique». A ce propos, elle a rappelé les positions de son parti appelant à la mise en place de réformes politiques, prélude à une réforme «radicale» à même de changer la nature du système en Algérie.
Pour Mme Hanoune, les avant-projets de lois en question sont en «contradiction» avec les aspirations du peuple algérien ce qui, a-t-elle dit, risque d’exposer le pays à «l’ingérence étrangère». A ce sujet, elle a ajouté que la démocratie constitue un facteur d’«immunité» pour la souveraineté nationale au regard de la situation régionale, appelant à «tirer les enseignements qui s’imposent» des évènements secouant un certain nombre de pays arabes. Comme d’habitude, Mme Hanoune n’a pas pu s’empêcher de parler de la situation socio-économique. A ce titre, elle a estimé que la flambée des prix des produits de première nécessité dénote «l’échec» du gouvernement à réguler le marché et à combat-tre la spéculation. A propos de la situation prévalant en Libye, la secrétaire générale du PT a salué la position de l’Algérie, qui prône le dialogue entre les parties libyennes, la qualifiant de «responsable». Tout en mettant en garde contre les répercussions de la crise en Libye et l’intervention militaire de l’OTAN, la SG du PT a souligné les «incertitudes» qui planent sur le devenir de ce pays qui «a fait un saut vers l’inconnu, en raison de la composition du Conseil national de transition (CNT) et de la tutelle étrangère». Toutefois, elle a affirmé que son parti appuie les aspirations démocratiques des peuples mais refuse l’ingérence étrangère dans leurs affaires internes. Il faut souligner que durant les quatre jours qui restent de l’université d’été du PT, les participants se pencheront sur divers sujets tels que «les réformes politiques» et «la crise du système capitaliste et ses retombées sur les pays du monde».

Par Nacera Chenafi