Le président du MSP, Abou Djerra Soltani a fait part de son impatience face au retard pris dans le processus de réformes politiques. Dans une conférence de presse animée hier, au siège de son parti, il a estimé que les réformes politiques tant attendues tardent à voir le jour.
«Cela fait quatre mois que le président de la République a annoncé les réformes lors de son discours prononcé le 15 avril. Mais jusqu’à présent, ces réformes ne sont pas encore devenues réalité. Pis, le rapport des consultations politiques n’est pas encore rendu public alors qu’il doit l’être pour être débattu au sein d’une réunion nationale», affirme-t-il. Il y a un grand décalage, poursuit-il, entre la volonté du président de la République qui a le mérite, avec l’annonce de ces réformes, d’avoir su éviter à l’Algérie l’impasse dans laquelle sont tombés nombre de pays arabes et la volonté de l’administration centrale.
«Nous n’avons pas des doutes sur la volonté de l’administration mais sur ses capacités à mener à bien ces réformes qui doivent êtres érigées, selon les normes internationales tout en respectant les aspirations du peuple», explique-t-il en demandant la révision de la méthodologie utilisée pour les réformes. Selon lui, ces dernières ne doivent pas être imposées mais doivent être le résultat d’efforts de toutes les parties concernées. «Jusqu’à présent, nous avons examiné trois projets de loi, ceux des APC, des élections et récemment celui relatif aux partis politiques et aux associations. Le MSP n’approuve pas celui des APC ainsi que celui des élections. Ce dernier d’ailleurs est plus un projet technique que politique et puis, il y a dans ce projet trop de renvois aux textes réglementaires», fait-il savoir en déplorant que le comité de contrôle des lois n’ait pas changé depuis 1962.
«Pour que l’Algérie soit un Etat de droit, le comité de contrôle doit se transformer en une institution juridique. De plus, les réformes doivent d’abord toucher la Constitution avant de se pencher sur les lois organiques et non l’inverse. C’est dans l’ordre des choses», estime-t-il.
M. Soltani rappelle le vœu de son parti d’aller vers un système parlementaire progressif et surtout de regagner la confiance des citoyens. «L’administration s’est habituée à copier sur les autres. Il est temps qu’elle fasse preuve de création car les réformes, ce sont des changements radicaux et non des modifications opérées sur quelques chapitres», dira-t-il. Dans cette optique, il a estimé que l’intérêt porté ces derniers temps par certains politiques pour l’élection présidentielle de 2014 «est tout à fait normal et légitime». «Tous les partis politiques espèrent accéder à la présidence. Il n’y a rien d’anormal, mais j’estime qu’il faudrait d’abord porter notre intérêt sur les élections législatives de 2012», conclut-il.