Le siège du New York Times
Le célèbre quotidien américain a qualifié les changements décidés par le souverain marocain de purement «cosmétiques».
La presse marocaine juge «incendiaire» l’article du journal US et s’insurge contre l’ image restituée de son Roi. «À quelques semaines de son 15e anniversaire sur le trône au Maroc, le roi Mohammed VI a été aperçu dans les rues de Tunis en jean et tee-shirt en marge d’une visite officielle, ce qui lui a valu le surnom de «roi cool» par la presse étrangère» écrit le prestigieux média américain pour mieux marquer la personnalité contrastée du monarque alaouite. Décontracté à l’étranger. Rigide avec son peuple.
Arguments à l’appui. Les réformes qu’il avait annoncées en grande pompe ne sont que de la poudre aux yeux. C’est ce que vient de constater un des plus prestigieux journaux des Etats-Unis. Se basant sur des témoignages recueillis auprès d’organisations internationales non gouvernementales de défense des droits de l’homme, de militants et journalistes marocains le New York Times titre ««Le roi du Maroc tarde à tenir ses engagements pour la démocratie» dans son édition du 12 juin 2014.
«Les tensions augmentent au Maroc… Les militants et les journalistes marocains pro-démocratie font, de plus en plus, face à la répression alors que le gouvernement tente de dompter une opposition enhardie par les révolutions arabes de 2011» signale l’auteur du dossier qui cite les revendications des Marocains, en colère ininterrompue depuis 2011, qui ont donné naissance au mouvement du 20 février, les promesses de changements non tenues avec en particulier la mise en place d’une nouvelle Constitution. «Les changements de Mohammed VI sont purement cosmétiques» soulignent les témoignages glanés par le journal américain qui fait remarquer que «les militants des droits de l’homme considèrent que les réformes promises par le roi marocain ont été annoncées ‘en grande pompe », mais que ‘peu de changement » a été réalisé».
Mounia Bennani-Chraïbi, professeur d’études internationales à l’Institut d’études politiques et internationales à l’université de Lausanne en Suisse enfonce le clou. «Le régime marocain utilise des crimes de droit commun ou de terrorisme, pour supprimer les opposants politiques et les empêcher de devenir des héros», fait observer cette spécialiste d’origine marocaine. Le souverain chérifien semble être dans le collimateur de la presse américaine.
Dans un éditorial sans concession datant du 2 octobre, le Washington Post avait affirmé que le souverain marocain avait signé son retour vers des pratiques autocratiques tout en faisant un parallèle avec le coup d’Etat militaire en Egypte. Pour étoffer sa thèse, le quotidien US citera l’arrestation d’Ali Anouzla.
«Un des plus importants journalistes du pays» – sous couvert de la loi antiterroriste signe «un retour aux pratiques autocratiques» du régime marocain, à l’instar de ce qui s’est passé en Egypte, suite au coup d’Etat militaire contre le gouvernement élu des Frères musulmans égyptiens soulignera le Washington Post qui notera que «le roi Mohammed VI, cependant, n’a jamais abandonné son rôle d’autorité suprême du Maroc, gardant le contrôle des forces armées et de la justice».