Le patronat privé algérien demande à être associé dans les consultations sur les réformes politiques pour exprimer son avis sur la révision de la constitution.
«Il y a des choses à dire sur la contribution du secteur privé algérien dans l’édification d’un pays démocratique et solide», nous a indiqué Abdelaziz Mehenni, président de la confédération algérienne des industriels et producteurs algériens (CIPA).
«L’article 37 de la loi fondamentale du pays évoque le partenaire économique privé et fixe un certain nombre de notions», a-t-il ajouté, en précisant qu’ «il est du ressort des partenaires économiques de discuter de cette partie de la loi et d’exiger des modifications selon la nouvelle conjoncture du pays». Contacté par nos soins, le parton de la CIPA
a tenu à rappeler que la constitution garantit les droits de ce secteur mais son application sur le terrain laisse à désirer. «Nous existons dans les textes de loi avec un rôle et une place bien définie mais sur le terrain,
il y cette impression que nous sommes juste tolérés», a-t-il relevé, en soulignant qu’il est question de respecter la constitution qui garantit une meilleure protection à tous les acteurs, qu’ils soient dans le secteur public ou privé, et une véritable liberté du commerce.
Interrogé sur une éventuelle convocation à prendre part à ce rendez-vous, le président de la CIPA affirme qu’aucune invitation n’a été adressée aux acteurs économiques de la part de la commission des réformes. Le patronat estime être concerné, même à degré moindre que les formations politiques, par la question en l’absence d’un autre cadre qui permet d’évoquer ce genre de question dans la mesure où la tripartite est consacrée aux chapitres typiquement économiques.
Gel des décisions de justice
D’autre part, la question de l’effacement de la dette des 400 entreprises publiques par le trésor a ressuscité des questionnements sur l’attitude des pouvoirs publics qui continuent d’agir avec un esprit ségrégatif à l’égard du secteur privé. «Nous avons et continuons de demander le gel des décisions de justice prononcées contre les opérateurs économiques privés au courant de ces 20 dernières années.
Ce sont des affaires commerciales qui doivent être traitées dans un tribunal commercial et non dans le cadre du pénal. Mais il se trouve que ces opérateurs algériens ont été déjà condamnés et ne pourront même pas se défendre contre les griefs qui leur sont reprochés.
C’est pour cela que nous demandons le gel de toutes ces affaires jusqu’à réexamen des dossiers devant l’instance compétente», a-t-il expliqué, soulignant qu’il y a eu «trop de hogra et d’injustice à l’égard de ces opérateurs au cours des années de braise où c’est le non-droit qui a primé», a-t-il ajouté.
A propos des dossiers que la CIPA compte présenter à la prochaine tripartite prévue samedi prochain, M. Mehenni dira que son organisation a préparé un dossier complet de propositions qu’elle compte soumettre aux autres partenaires. «Il est question de se pencher sur l’acte d’investir dans toutes ses dimensions. On va demander d’accorder plus de liberté aux investisseurs nationaux sans limitation de montants.
C’est comme cela qu’on libère les initiatives, qu’on crée une légalité entre les deux secteurs et qu’on éradique le chômage. On va demander à revoir la situation et le statut de l’entreprise algérienne», a-t-il expliqué, en soulignant que le patronat souhaite exprimer ses doléances et ses problèmes dans les cadres officiaux et non pas dans la rue.
Nouria Bourihane