Pas encore annoncées par Bouteflika, les réformes politiques qu’il a promises suscitent bien des réactions. Louisa Hanoune suspecte le FLN et le RND de vouloir «imposer leur vision» et de balayer d’un revers de main les propositions émanant des autres partis.
Les propositions du Parti des travailleurs (PT) feraient-elles peur aux membres de l’Alliance présidentielle ? C’est du moins ce que pense Louisa Hanoune qui se demande en quoi l’assemblée constituante serait-elle une menace pour que des partis politiques l’agitent tel un épouvantail. Pourtant, la secrétaire générale du PT ne change pas d’avis, elle reste convaincue que la sortie de crise passera par une assemblée constituante. Elle estime que ceux qui militent pour une révision de la Constitution dans les conditions actuelles vont refaire les mêmes erreurs qu’en 1963, lorsqu’une minorité avait confisqué la souveraineté populaire.
Le référendum est considéré par le PT comme antidémocratique tandis que la voie parlementaire est à exclure au regard du manque de légitimité de l’actuelle Assemblée. Seule l’assemblée constituante trouve grâce aux yeux de la secrétaire générale du PT qui estimait, hier à l’occasion de la réunion du bureau de la wilaya d’Alger, que l’Algérie traversait une «période exceptionnelle» avec une jonction rarement égalée des revendications sociales et politiques qui font ressurgir «des questions démocratiques qui étaient jusque-là en suspens». Parmi ces revendications, la question de tamazight qui ressurgit à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de la constitutionnalisation de la langue amazighe.
Louisa Hanoune considère que si beaucoup a été fait depuis, le chemin est encore long. L’enseignement de la langue pourtant reconnue par la Constitution n’a pas encore été généralisé, il n’est toujours pas obligatoire dans les écoles. Pour la promotion de cette langue, Hanoune propose la création d’un secrétariat d’Etat pour la promotion de tamazight car, estime-t-elle, le HCA ne dispose pas de toutes les prérogatives pour mener à bien ses missions. Un secrétariat d’Etat, pense la numéro un du PT, permettra de mettre la question de la langue à l’abri des surenchères.
N. I.