Réformes politiques annoncées par Bouteflika: L’Intérieur prend les affaires en main

Réformes politiques annoncées par Bouteflika: L’Intérieur prend les affaires en main

Les groupes de travail seront ouverts aux formations politiques, à la société civile, aux experts et aux élus. Le département de Daho Ould Kablia veut s’impliquer dans toutes les réformes politiques annoncées par le Président Bouteflika, le 15 avril dernier.

Dans ce cadre, le ministère de l’Intérieur a annoncé la mise en place de groupes de travail concernant, notamment la révision du code électoral, la loi sur les partis, sur les associations, la représentation des femmes aux Assemblées élues et le code de la wilaya.

Ces groupes de travail seront ouverts aux formations politiques, à la société civile, aux experts et aux élus. L’Intérieur se dit prêt aussi à apporter sa contribution à l’amendement de la Constitution alors qu’une commission constitutionnelle devra être instituée, comme annoncé par le chef de l’Etat, pour sa prise en charge.

Dans ce cadre, un communiqué du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, rendu public jeudi dernier, indique que le ministre de l’Intérieur a instruit les cadres centraux de son département à traduire «fidèlement» sur le terrain et dans les «délais impartis» les directives contenues dans le discours du président de la République à la nation.

Suite à une réunion tenue mercredi avec les cadres centraux de son département, le ministre a décidé la mise en place de groupes de travail pour mettre en œuvre les directives contenues dans le discours du chef de l’Etat. Dans ses instructions, M. Ould Kablia est revenu sur le développement local et les fléaux sociaux.

Concernant la révision du texte fondamental de la République, il a été indiqué que le ministère apportera toute «contribution souhaitée» pour la concrétisation de cet objectif. Il apportera également «sa contribution et son expertise» pour la promulgation, dans les «délais requis», de la loi sur la représentation des femmes au sein des Assemblées élues. L’Intérieur se dit donc prêt à contribuer s’il est sollicité en ce qui concerne la révision de la Constitution.

Pour ce qui est de la représentation des femmes dans les Assemblées élues, il faut rappeler que l’élaboration de cette loi a été attribuée en 2008 au département de la Justice et une commission installée. Il est même rapporté que le texte a été achevé en adoptant un système de quota de 30%. Ce texte sera-t-il revu ? La question reste posée.

S’agissant de la loi organique relative au régime électoral et celles relatives aux partis politiques et aux associations, des groupes de réflexion ouverts à des compétences nationales, aux universitaires, aux praticiens et à la participation des partis et acteurs politiques, seront incessamment installés pour apporter leur contribution dans l’élaboration des avant-projets de textes.

Pourtant, la semaine dernière lors de la visite du chef de l’Etat à Tlemcen, M. Ould kablia avait déclaré que la révision de la loi électorale sera du ressort de l’Assemblée populaire nationale. Finalement, ce ne sera pas le cas, car cette révision sera chapeautéé par l’Intérieur. Pour ce qui est de l’avant-projet du code de la wilaya, déjà en cours d’élaboration, l’Intérieur affirme qu’il fera l’objet d’«enrichissements», à la lumière des directives du président de la République.

Par ailleurs, concernant le volet du développement local, l’Intérieur a annoncé l’organisation «à court terme, d’ateliers et assises régionales et locales, à même de donner l’occasion à chaque wilaya de mettre en exergue ses potentialités et ses atouts pour accueillir l’investissement et l’installation d’entreprises nouvelles».

Selon la même source, «ces réunions constitueront un espace de concertation et de dialogue fructueux avec tous les acteurs socio-économiques ainsi que les instances élues au sujet des priorités locales de développement adaptées à chaque wilaya». Evoquant les fléaux sociaux, le département de Ould Kablia indique qu’il a entamé «une réflexion» pour «l’organisation des services d’inspection au sein du secteur de l’Intérieur et des Collectivités locales aussi bien au niveau central que local».

Il sera question également «de revoir le dispositif de suivi et d’évaluation des budgets locaux et des programmes de développement, de même que la mise en œuvre d’un plan de formation et de mise à niveau de la ressource humaine en charge de la gestion des deniers publics et des budgets décentralisés».

En outre, le ministère de l’Intérieur a annoncé «le renforcement des dispositifs d’allégement des procédures liées aux prestations de service public, notamment l’état civil, les documents d’identité, de voyage et de circulation pour lutter contre les pratiques et mentalités bureaucratiques». Sur ce point, il est précisé qu’il s’agit d’un «processus permanent» qu’il s’est toujours attelé à mettre en œuvre avec toute la «rigueur» et la «persévérance» requises.

Enfin, le ministère s’est engagé à communiquer «périodiquement l’évolution des travaux des différents groupes mis en place et œuvrera à leur réussite».

Nacera Chenaf