Réformes économiques en Algérie: Le constat mitigé du FMI

Réformes économiques en Algérie: Le constat mitigé du FMI

Le FMI avait maintenu en janvier dernier ses prévisions de croissance pour l’Algérie à 3,6% en 2016 et à 2,9% en 2017, en anticipant une reprise à partir de 2021 à 3,4%.

L’Algérie a affiché une réelle résolution à entamer des réformes économiques. Une bonne volonté que n’a pas manqué de saluer le chef de mission du FMI en Algérie, Jean-François Dauphin, dimanche à Alger.

«Je crois qu’il y a une vraie volonté aujourd’hui de s’engager dans la voie de ces réformes (économiques) pour permettre une croissance pérenne qui soit la plus inclusive possible et qui permettra de donner du travail aux jeunes sans que cela ne soit soumis aux aléas de la conjoncture pétrolière», a-t-il déclaré à la presse à l’issue d’une audience avec le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale Mohamed El Ghazi.

Cependant, pour Dauphin qui conduit une mission du FMI en Algérie dans le cadre des consultations annuelles du Fonds sur l’économie algérienne, il s’agit d’un «chantier sur le long terme car l’économie ne se transforme pas du jour au lendemain». Le même responsable a en outre salué la «résistance» du marché de l’emploi en Algérie suite à la chute continue des prix des cours de pétrole enregistrées dès 2014.

Il a affirmé dans ce sillage que «jusqu’à présent le marché de l’emploi en Algérie a plutôt bien résisté au contre-choc pétrolier. On a vu une légère baisse du chômage qui reste à des niveaux relativement proches de ce qu’ils étaient il y a un ou deux ans». Dauphin, a néanmoins prévenu qu’il faut faire preuve de vigilance car le taux de chômage chez les jeunes reste très élevé. Pour pallier cette situation, «toute la question est de savoir comment dynamiser l’économie, comment faire en sorte que l’économie se tourne vers des secteurs indépendants de la commande publique et du secteur des hydrocarbures afin d’avoir une source de création d’emploi indépendante des fluctuations du prix et de la production de pétrole», a recommandé Dauphin.

Selon l’Office national des statistiques (ONS), le taux de chômage en Algérie avait atteint 10,5% en septembre 2016 contre 11,2% en septembre2015, alors que le taux de chômage des jeunes il avait baissé à 26,7% contre 29,9% en septembre 2015. Lors de l’audience de la mission avec El Ghazi et les cadres de son ministère, il a été question de débattre sur l’évolution de l’économie algérienne et du marché de l’emploi. Selon le chef de ladite mission «nous avons eu des discussions très enrichissantes et passionnantes».

Il ajoutera: «La question principale que nous avons débattue c’est de savoir comment deux ans après le contre-choc pétrolier l’économie algérienne continue à s’adapter à des prix de pétrole qui sont durablement plus bas, nous avons discuté des conséquences de cette situation sur le marché de l’emploi et des politiques mises en oeuvre par le ministère pour essayer à la fois d’accompagner la diversification de l’économie et la réduction de la dépendance aux hydrocarbures et de s’assurer un marché de l’emploi dynamique qui permette de créer des emplois de manière pérenne indépendamment de la conjoncture des prix du pétrole», a-t-il soutenu.

Le FMI avait maintenu en janvier dernier ses prévisions de croissance pour l’Algérie à 3,6% en 2016 et à 2,9% en 2017, en anticipant une reprise à partir de 2021 à 3,4%. Le solde du compte courant a représenté -15,1% du PIB en 2016 et devrait baisser à -13,7% du PIB en 2017 et maintenir la même tendance baissière jusqu’à 2021 à -6,3% du PIB.Le Fonds avait souligné que l’Algérie avait figuré parmi les pays émergents et en développement qui ont «réussi à maintenir une position nette extérieure positive grâce à son très faible endettement extérieur».