La poursuite de la réforme bancaire et financière afin d’atteindre l’objectif qui lui est assigné, à savoir disposer d’un système financier performant à même de booster la croissance et l’investissement, est revenue comme un leitmotiv à l’occasion de l’évaluation du secteur financier dans le cadre des auditions du Président de la République. Le Chef de l’Etat a donné des directives appelant le gouvernement à agir dans le sens d’une plus grande dynamisation du marché financier, la mobilisation de l’épargne et la diver- sification des sources de financement de l’entreprise économique.
A la faveur de la réforme, le paysage bancaire et financier a connu une évolution notable avec l’irruption de filiales de banques étrangères dans le sillage de l’ouverture, accroissant la concurrence dans le même temps où des établissements bancaires privés n’ont pas survécu aux contrôles effectués par la Banque d’Algérie sur le niveau des réserves et les conditions d’exercice du métier après l’affaire Khalifa. Pour encourager l’investissement, l’Etat a mis en place des organismes chargés de la garantie des crédits (FGAR…) et un fonds d’investissement dans chaque wilaya dotés d’importantes ressources financières. L’état de surliquidité des banques publiques qui ont bénéficié de l’assainissement et de l’apurement de leurs créances douteuses et l’action de la Banque d’Algérie conjuguée à celle du Trésor public ont contribué à la tendance baissière du loyer de l’argent.
Des bonifications d’intérêts sur les crédits ont été décidées en faveur des promoteurs immobiliers et des citoyens pour faciliter l’accès au logement. Ceci étant, la relation banque-opérateurs économiques reste souvent conflictuelle, ces derniers reprochant aux banques leur frilosité dans la prise de risque, les garanties exigées jugées draconiennes, notamment l’exigence du titre de propriété concernant le bien hypothéqué, ainsi que la qualité du service loin des normes internationales. Beaucoup de jeunes promoteurs engagés dans la création de microentreprises dans le cadre de l’ANSEJ étaient confrontés au problème du financement de leurs projets par les banques.
Celles-ci rétorquent qu’étant tenues au respect des normes prudentielles, elles ne peuvent s’engager pour financer des projets non viables. Il faut des garanties et des dossiers bien ficelés où apparaît le professionnalisme, la bonne connaissance du marché de sorte à éviter les créneaux saturés. Les choses ont évolué dans le domaine de la promotion des micro-entreprises avec un meilleur taux de satisfaction des demandes, ceci grâce à la fois à l’accompagnement des jeunes par les cadres de l’ANSEJ et au traitement des dossiers au niveau des banques qui doivent disposer d’analystes pour l’étude de projets de création d’entreprises en nombre suffisant.
Donner toutes ses chances de réussite à l’aventure industrielle nécessite à la fois des mesures d’encouragement au plan du foncier, de la fiscalité, du crédit, etc., de la part de l’Etat, mais également de la motivation et un minimum de savoir-faire qui font la graine des capitaines d’industrie.
M. Brahim