Réforme du système éducatif: Le RCD propose un plan Marshall pour sauver l’école

Réforme du système éducatif:  Le RCD propose un plan Marshall pour sauver l’école

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie a réitéré, hier, à l’occasion de la période de précampagne pour les législatives du 4 mai prochain, ses propositions pour une réforme en profondeur du système éducatif afin de sauver l’école algérienne, embourbée dans une crise complexe. Plaidant en faveur d’un système éducatif “performant et expurgé de l’idéologie obscurantiste et rétrograde”, le RCD estime qu’une telle entreprise nécessite “un courage politique, un effort national que les experts comparent à une sorte de plan Marshall”.

Sur le chapitre qui revient “aux politiques” et concernant la législature à venir, le RCD, qui s’apprête à se lancer dans la bataille des élections législatives, estime qu’il est possible de présenter et de défendre “une orientation qui structure une option porteuse de modernité et de performance”.

Selon la vision du parti, cette réforme doit concerner tous les cycles primaire, secondaire, professionnel et universitaire et doit être menée selon une approche systémique pour lui donner un maximum de chances de réussir. “On doit agir simultanément sur le contenu des programmes, les méthodes pédagogiques et d’évaluation, le recrutement et la formation des enseignants et des personnels d’encadrement pédagogique et administratif ainsi que les conditions de travail des personnels et des élèves”, détaille le parti qui énumère les 7 grands axes d’une politique éducative à même d’aider à sauver l’école algérienne.

Le parti ambitionne ainsi d’institutionnaliser une scolarisation obligatoire à l’âge de 5 ans, expliquant que le bénéfice d’une année pédagogique servira exclusivement à l’apprentissage des langues et à l’initiation au calcul.

“Cette mesure permettra aux maîtres d’école d’entamer les programmes pédagogiques avec des élèves déjà initiés aux rudiments linguistiques plus faciles à parfaire tout au long de la scolarité”, argue le RCD qui relève qu’actuellement, beaucoup d’élèves fréquentent déjà le préscolaire ou ont accès à l’école à 5 ans par le fait que leurs parents exercent dans l’éducation ou tout simplement parce qu’ils ont le pouvoir d’intervenir, en faveur de leur progéniture, auprès de l’administration.

Selon ce parti, une telle mesure va, ainsi, dans le sens de l’égalité des chances. Le RCD propose, en second lieu, d’intégrer la formation professionnelle au sein du ministère de l’Éducation nationale de sorte, indique-t-il, qu’aucun élève ne puisse quitter les bancs de l’école avant d’avoir appris un métier ou obtenu les prérequis pour poursuivre des études universitaires. Il considère, par ailleurs, urgent de hisser ce secteur au diapason des qualifications requises par l’économie de marché et l’orienter en fonction des exigences du secteur productif et de l’emploi, tout comme il est nécessaire de revaloriser les métiers manuels.

Concernant l’enseignement universitaire, le RCD souhaite faire instaurer un système de bourses qui tiendrait compte du revenu des parents. “Il n’y a aucune raison de servir des bourses de misère pour des étudiants issus de familles démunies au même titre que ceux dont la famille dépense ce subside insignifiant en frais journaliers”, argue le parti pour qui cette mesure, qui s’inscrit dans l’optique des subventions à l’enseignement, fera l’objet d’un examen prioritaire. “En attendant, il s’agit de relever le montant pour les plus démunis à au moins 12 000 DA trimestriellement”, précise-t-il, à ce propos.

Accorder une attention particulière à la population nationale d’handicapés en matière de prise en charge de leur éducation et de leur formation, réhabiliter les grandes écoles en vue de promouvoir la formation des élites scientifiques, consacrer l’autonomie de l’institution universitaire et décentraliser sa gestion sont les autres propositions formulées, à ce sujet, par le RCD qui espère, par ailleurs, contribuer à élever le budget de la formation au moins à 15% du PIB et consentir les coûts par apprenant à des seuils qui sont ceux des pays développés.