Réforme du service public, Ces chantiers en souffrance

Réforme du service public, Ces chantiers en souffrance

Le ministère chargé de réformer le service public disparu, il reste à l’Etat beaucoup de chantiers non encore achevés. L’allègement des procédures administratives dans certains secteurs, la débureaucratisation de l’administration et sa numérisation sont les projets à réaliser à terme.

Certains réflexes bureaucratiques ont la peau dure. La légalisation de documents (carte d’identité ou permis de conduire) pour un retrait d’argent d’un compte CCP ou la présentation d’un certificat de vie (document inutile) pour un litige de foncier, la signature par le chef de l’état civil d’une APC d’un extrait de naissance 12S sont les exemples qui se multiplient et mettent les citoyens hors d’eux-mêmes et leur font perdre un temps crucial.



La promesse faite par le chef de l’État durant sa campagne d’enrayer la bureaucratie est un chantier inachevé. Au mieux, l’APN a voté des lois portant sur la durée à 10 ans du passeport et de l’extrait de naissance tout en laissant les citoyens se procurer leurs documents d’état dans n’importe quelle mairie du pays.

Mais le chantier le plus important, à savoir celui de la numérisation de l’administration civile, accuse un retard. Le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, a donné, selon des sources, des instructions aux walis pour accélérer le processus de numérisation et l’automatisation de tous les documents administratifs.

LG Algérie

Rappelons que cette opération a été lancée au mois d’avril dernier et devait avoir comme résultat jusqu’à la fin de l’année la numérisation de 75 % de l’administration. Pour mieux appréhender cette question, il n’est qu’à constater le nombre d’erreurs commises sur les noms lors de la délivrance d’un document d’état civil.

D’ailleurs une note «urgente» a été adressée dernièrement par le ministère de l’Intérieur aux walis où il leur est instruit de « proposer au citoyen des modèles de demande de correction en collaboration avec les services de la justice selon la nature de l’erreur et l’élaboration d’un guide contenant les documents requis pour tout type de correction ».

il est demandé au même temps aux communes de « désigner deux employés qualifiés au niveau de chaque commune qui prendront en charge les citoyens désireux de faire des corrections en prenant les mesures qu’il faut devant les services de la justice à la place des personnes concernées conformément aux articles 49 à 54 de l’ordonnance numéro 70-20 du 19 février 1970 portant code de l’état civil et textes d’application».

Dans le même volet, l’autre chantier en retard est celui de la délivrance automatique de cartes magnétiques pour les usagers de la poste et des banques. Les citoyens doivent encore attendre des semaines, voire des mois pour se faire délivrer ces outils qui les soulagent des files d’attente. Pour cela, les autorités vont devoir conjuguer les efforts pour mettre plus de moyens à la Satim afin de satisfaire une demande exponentielle.

Fayçal Abdelghani