La récente réforme des quotas adoptée par le FMI constitue sans nul doute une réponse
aux demandes d’ouverture, de la part des pays membres, notamment l’Algérie dont les représentants aux assemblées annuelles remettent à chaque fois cette exigence sur le tapis au nom du groupe des pays qu’elle représente au Comité monétaire et financier international.
La récente visite en Algérie du directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss Kahn, a permis aux deux parties de discuter des autres éléments de la réforme globale de la gouvernance du FMI.
L’Algérie, qui demeure ouverte aux propositions en cours pour renforcer le rôle du Comité monétaire et financier international, a toujours plaidé pour une présidence sous forme de troïka, avec une durée réduite du mandat du président du Comité, afin d’assurer la continuité.
Or, et selon une source algérienne proche du dossier, l’Algérie aurait formulé au patron du FMI une autre proposition qui satisferait tout le monde y compris les pays émergents et cela en dépit des récents progrès en matière d’amélioration de voix et de représentation. Selon cette source, l’Algérie considère que «beaucoup reste à faire pour réaliser le rééquilibrage de la représentation des membres».
La proposition se résume en une «réforme fondamentale des quotas», y compris à travers une formule de calcul des quotes-parts, révisée pour tenir compte des besoins des pays emprunteurs. Cette réforme doit aboutir sur un «transfert significatif des parts de vote» des pays avancés vers les pays en développement, sans que ce transfert se fasse au détriment d’autres pays en développement ou de pays à faibles revenus.
De son côté, le patron du FMI qui a écouté attentivement cette proposition qu’il a jugée «réalisable et ambitieuse», aurait reçu de la part des responsables algériens un soutien sans faille pour sa politique actuelle.
Le conseil d’administration du FMI avait récemment approuvé le projet de réforme des quotes-parts et de la gouvernance du Fonds. Dans le prolongement des réformes engagées en 2008, des changements dans les contributions des 187 Etats membres du FMI au capital et dans la répartition des pouvoirs au sein du conseil d’administration sont attendus pour l’année 2012.
Les pays membres seront appelés à achever ce processus d’ici l’assemblée annuelle du FMI de 2012 qui coïncide avec la fin prévue du mandat de Strauss-Kahn, en octobre de la même année. Ces réformes vont provoquer un transfert de plus de 6 % des quotes-parts au profit des pays émergents et des pays en développement dynamique et de plus de 6 % des pays surreprésentés vers les pays sous-représentés, tout en protégeant les quotes-parts relatives des pays membres les plus pauvres et le nombre de voix qui leur est attribué.
A l’issue de cette réunion, le patron du FMI avait déclaré que l’ensemble des mesures approuvées «est équilibré». Le FMI a vécu avec une surreprésentation des pays européens, héritée du monde de l’après-guerre en 1945.
Mahmoud Tadjer