La réforme du système de retraite est inéluctable. Elle se fera «progressivement» et de manière «douce».
S’il n’est pas question pour l’heure de rallonger la durée du travail, l’option deviendra inévitable à long terme. Le gouvernement a déjà donné le la en ouvrant le débat sur la retraite anticipée.
Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Allusion à peine voilée aux remous que provoque la réforme de la retraite en France, le ministre du Travail dit choisir «la méthode douce» mais ne perd pas de vue ce qu’il considère comme essentiel : la préservation de l’équilibre financier des caisses. Pour y arriver, le gouvernement sera appelé à prendre des mesures pas populaires. Louh a refusé hier de s’avancer sur une échéance ou sur la nature des mesures qui entreront dans le cadre de la réforme des retraites, mais l’Association internationale de la Sécurité sociale, qui a organisé hier un séminaire maghrébin dédié aux réformes de la Sécurité sociale, est on ne peut plus claire.
Elle considère que «les réformes dans le domaine de la Sécurité sociale deviennent incontournables au regard des nombreux défis qui doivent être affrontés par tous les pays, notamment l’accroissement des dépenses, le vieillissement démographique et la mondialisation ». Un avis que partage le patronat. Le secrétaire général de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) estime que le dossier sera certainement sur la table avec la promulgation du code du travail qui fait état de la durée de travail et surtout de la flexibilité. M. Naït Abdelaziz estime que le système des retraites dépend toujours des conjonctures. «En 1997, nous n’avions pas le choix.
Le départ volontaire sans limite d’âge avait été une solution mais qui est apparue temporaire. La preuve, en 2009 lors de la tripartite, le dossier du départ volontaire a fait l’objet de discussions puisque nous ne sommes plus dans la même situation que dans les années 1990 : il y a aujourd’hui un manque à gagner au niveau des caisses sans compter la fuite des cadres vers les entreprises étrangères et cela a imposé un retour à la normale. La question sera encore discutée lors de la prochaine tripartite», a-t-il expliqué. Pour lui, l’allongement de la durée du travail à long terme s’imposera comme une alternative. Le débat ne concerne pas que l’Algérie.
Le Maroc et la Tunisie ont déjà ouvert le débat et comptent porter l’âge de la retraite de 60 à 62 ans d’ici 2012. Une mesure motivée par les déséquilibres financiers des caisses. Les représentants de ces dernières étaient hier à Alger pour prendre part à un séminaire technique sur les réformes de la Sécurité sociale organisé par l’Association internationale de la Sécurité sociale (AISS) qui a pour but de confronter les expériences des pays du Maghreb.
La tripartite et le code du travail «avant la fin de l’année»
Selon Tayeb Louh, la tripartite se tiendra avant la fin de l’année. Il n’a cependant pas avancé de date, arguant que c’est une prérogative du Premier ministre. Interrogé au sujet du code du travail, le ministre a expliqué que la mouture était «pratiquement» finalisée et que le texte final sera prêt également à la fin de l’année.
4,6 millions de cartes Chifa établies
Les services de la Sécurité sociale ont établi 4,6 millions de cartes Chifa au profit de 15 millions de bénéficiaires, ayants droit inclus, a indiqué hier le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh. Il a affirmé que la généralisation du système de la carte Chifa est prévue en 2012. Ce dernier sera renforcé par un centre de recherche devant être mis en place en 2011.
N. I.