Les détenus ont besoin qu’on s’occupe d’eux
Longtemps à la traîne, nos prisons se modernisent et s’humanisent peu à peu, en se transformant en établissements dispensant le savoir et la connaissance.
Les réformes engagées depuis plusieurs années, pour moderniser les établissements pénitentiaires et les rendre plus humains et surtout plus utiles à la société, commencent à porter leurs fruits.
Alors qu’on les présentait comme des centres répressifs, qui endurcissaient les détenus au lieu de préparer leur réinsertion dans la société, les prisons algériennes sont devenues plus accueillantes et le régime carcéral moins contraignant grâce aux changements qu’ils ont tous les deux connus. C’est ce qui ressort, en tout cas, des journées d’étude organisées, depuis hier, à l’hotel Mazafran de Zéralda.
Dans sa communication intitulée «plan spécial pour la réinsertion des détenus, Ali Benaïssa, directeur de la formation et emploi des détenus, a beaucoup insisté sur le volet formation et sur la stratégie mise en branle par la direction des prisons et de la réforme pénitentiaire pour occuper les prisonniers et les aider à acquérir une formation ou un métier qui leur sera très utile une fois qu’ils auront payé leur dette à la société.
Se référant au droit algérien et aux textes de lois en matière de prise en charge des détenus, notamment ceux promulgués en 2005, le conférencier est convaincu que «la législation algérienne a beaucoup évolué et que grâce aux réformes qui ont été engagées, durant leur détention, les personnes écrouées auront la possibilité d’apprendre un métier».
Mieux, M.Benaïssa a indiqué que non seulement les prisons algériennes se modernisent et s’humanisent, mais qu’elles sont même parfois citées comme exemple en matière de formation de détenus.
La formation et la réinsertion de ces derniers constituent, donc, la priorité des priorités des établissements pénitentiaires qui, en organisant ces assises, veulent raccorder leurs violons et faire évoluer encore plus les mentalités. Parce que, disent les responsables de prisons et d’encadrement, les détenus ont besoin qu’on s’occupe d’eux, qu’on leur parle et qu’on essaye de savoir pourquoi ils ont commis tel ou tel délit. Autrement dit, qu’on se rapproche plus d’eux et qu’on leur parle comme un père qui s’adresse à son fils ou un enseignant à un élève qui n’arrive pas à assimiler un cours.
Afin de les encourager et récompenser les plus studieux et les plus travailleurs d’entre eux, certains ont même droit à des permissions ou à des régimes de faveur comme par exemple passer une demi-journée en compagnie de membres de leur famille ou de proches venus pour leur rendre visite. Car, selon Ali Benaïssa, certains détenus se sont retrouvés en prison uniquement parce qu’ils ont rempli un chèque et souligne-t-il, au lieu de mentionner par exemple 10.000 dinars, ils ont ajouté un ou deux zéros, c’est à dire 100.000 ou 1.000.000 de dinars. Comme quoi, la prison ça n’arrive pas qu’aux autres.
