Réforme de l’état civil diplomatique, C’est encore le parcours du combattant

Réforme de l’état civil diplomatique, C’est encore le parcours du combattant

Pour un extrait de naissance ou tout autre document, ceux qui sont nés à l’étranger éprouvent beaucoup de difficultés à se procurer le fameux sésame qui est la base de tout dossier administratif.

Au ministère des AE, une salle est réservée aux traitements des dossiers. Mais il faut venir aux aurores et attendre des heures pour obtenir ces documents sans parler du tohu-bohu qui règne dans les locaux.

Selon des témoignages concordants, au siège du ministère des AE, c’est la croix et la bannière pour se procurer un document d’état civil. Avec des milliers de demandes et ceux qui viennent des autres régions, il faut attendre après rendez-vous pour être satisfait de sa demande.

Les citoyens qui résident, en effet, en dehors de la capitale sont confrontés à une longue attente. Ils doivent venir impérativement la veille et passer la nuit dans un hôtel et faire une interminable queue pour recevoir un jeton à l’entrée de la salle aménagée pour la réception.

Mais ceux qui n’ont pas les moyens, doivent prendre leur mal en patience. Des citoyens déshérités sont obligés de passer la nuit dehors à proximité du siège du ministère. Il arrive que certains viennent après un voyage toute la nuit pour être reçus les premiers. Cette situation fort désagréable est ressentie comme une «humiliation» par des citoyens qui sont sujets à une bureaucratie qui n’en finit pas.

Pourtant, les services consulaires du ministère des AE sont tous pourvus en outils informatiques et peuvent joindre à tout moments les ambassades algériennes à l’étranger. Les demandes d’obtention d’un acte de naissance, certificat de décès ou autre document peuvent durer des jours. Un délai qu’il est urgent de raccourcir vu l’ampleur de la demande.

En outre, supprimer les longues files pour être reçus après des heures d’attente paraît aussi aberrant. Il aurait été plus judicieux de décentraliser les service d’état civil de la chancellerie au niveau des grandes régions Ouest, Centre, et Est pour désengorger le ministère. Ce qui explique que la foule des citoyens débarque de bonheur pour prendre les premières places.

Comme solution, le ministère chargé de la Réforme du service public a pris acte de cette bureaucratie maladive et le maquis des procédures pour l’obtention d’un document administratif.

Il est question de prolonger la validité de l’extrait de naissance à dix ans, mais au demeurant rien n’est encore officiel. Un autre écueil et pas des moindres, il s’agit de la délivrance des passeports et cartes grises qui au lieu d’une semaine comme cela a été prévu, s’offre une rallonge de plusieurs jours avec tous les désagréments que cela cause aux citoyens.

Le gouvernement qui a déclenché depuis quelques mois des initiatives d’allègement des documents (passeport, carte d’identité, permis de conduire…) fait face à la «mollesse» de certaines administrations et les vieux réflexes de la bureaucratie et des «coups de pistons» ont la peau dure, faisant ainsi un pied-de-nez aux nouvelles instructions visant «à améliorer les offres du service public au profit des citoyens».

En attendant les nouveaux décrets sur la réforme des services d’état civil, les citoyens espèrent en avoir fini une fois pour toutes avec les tracasseries qui paralysent l’administration d’une part et pénalisent le citoyen d’autre part.

Fayçal Abdelghani