Madame Nouria Benghabrit, ministre de l’Education nationale et un des rares membres du gouvernement Sellal à maitriser parfaitement son sujet, forte de sa longue expérience académique, est de nouveau la cible d’attaques indignes. Derrières ces attaques, les mêmes milieux conservateurs, qui avaient très mal réagi à sa nomination par le président Bouteflika à la tête du ministère de l’Education nationale.
Bilan très positif en 14 mois
On se souvient que les auteurs de ces attaques lui ont inventé de toutes pièces des origines soi-disant juives, faute d’arguments politiques objectifs à opposer à son arrivée à la tête de ce ministère sensible. En un peu plus d’une année, le bilan de Mme Benghabrit parle pour elle, pour avoir accompli un travail remarquable tant au plan pédagogique, de management et surtout la mise en place de mécanismes de dialogue avec les syndicats, en leur proposant une charte d’éthique et un pacte de stabilité, pour que les élèves, qui sont la finalité suprême de l’école, ne soient plus les otages des surenchères syndicalo-politiques.
Ces milieux qui pensaient que la ministre allait jeter l’éponge, face au chahut permanent des syndicats, ont au contraire, découvert,une femme battante qui ne recule pas devant les difficultés qu’elle a justement réussi à surmonter, à la faveur du dialogue. Ces milieux, qui sont derrière l’état de faillite de l’école algérienne, bien qu’elle a toujours constitué le deuxième budget de l’Etat , après celui de la Défense nationale et toujours en embuscade, ont trouvé dans la conférence nationale sur l’Education une raison de lancer un nouvel assaut contre Mme Benghabrit.
Les islamistes sonnent la charge
C’est le mouvement de la société pour la paix (MSP) qui a lancé la charge le premier dans un communiqué sanctionnant la dernière réunion de son bureau national. Dans ce communiqué, il est dit que les recommandations de la conférence sur l’Education sont sous-tendues par des considérations idéologiques contraires à la Constitution et aux fameuses constantes nationales. En vérité, ce sont eux qui sont sur des positions idéologiques anachroniques, car la conférence n’a fait que poser un diagnostic technique du mal qui ronge l’école algérienne dont personnes n’est satisfait.
Les gardiens du temple idéologique ont cru trouver dans la recommandation relative à l’enseignement de la langue arabe durant les deux premières années du primaire un angle d’attaque pour jeter la suspicion sur cette conférence. Selon eux, madame Benghabrit veut remplacer l’arabe classique, langue nationale et officielle par l’arabe dialectal. Rien que çà ! Plus c’est gros, mieux ça passe comme dit le vieil adage. Il s’agit là d’une manipulation, car il n’a jamais été question de remplacer l’arabe classque par le dialectal, mais simplement de permettre aux élèves qui arrivent pour la premières fois au primaire d’accéder progressivement à la langue d’El Moutanabi, via le dialectal.
Une pratique qui est au demeurant en usage. Dans les premières années d’enseignement, les maitres, tout en apprenant à leurs élèves les fondamentaux que sont la lecture, l’écriture et le calcul s’adressent à eux en dialectal. Dans les régions berbérophones, c’est le berbère qui est utlisé pour permettre progressivement aux éléves de « basculer » dans l’arabe littéraire, et il ne viendrait à l’esprit de personne de remettre en cause le statut de la langue arabe.
Ben Bouzid et Ben Mohamed les fossoyeurs
Mais ce qui ont fait de la langue arabe un fond de commerce, croient trouver à travers cette vaine manipulation une occasion de déstabiliser Mme Beghabrit. Pourtant, comme l’a si bien dit jeudi son directeur de cabinet Medjadi M’Seguem, il s’agit là d’un « chahutage de la conférence ». En fait, nous assistons à la reproduction du même scénario monté contre les propositions faites par la commission Bezaghou. Cette commission, installée par le président Bouteflika, juste après son retour aux affaires, avait passé au scanner le système éducatif algérien . Composée d’experts, tout ce que l’Algérie comptait de mieux en matière de pédagogie, de sociologie…, avait remis un rapport au président Bouteflika.
Malheureusement, les recommandations fondamentales contenues dans ce rapport ont été vidées de leur substance. Et pour toute réforme, Aboubakr Benbouzid, qui restera dans l’histoire comme le fossoyeur de l’Ecole algérienne malgré ses presque 20 années passées à la tête du ministère de l’éducation, s’est contenté de retouches cosmétiques de crainte d’encourir les foudres des partisans de « l’école authentique », à leur tête l’ex ministre baâthiste Ali Benmohamed, viré du ministère de l’Education après le scandale des fuites du BAC.
Cette conférence, œuvre patriotique de Mme Benghabrit, dérange beaucoup les gardiens du temple. D’où cette nouvelle offensive contre elle. Une chose est sûre : elle a le soutien de tous ceux qui ont à cœur de voir l’Ecole algérienne former des citoyens ancrés dans l’identité profonde de l’Algérien mais ouverts sur la modernité, sur l’Autre. En un mot l’école du « Vivre Ensemble ».