Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Tayeb Louh, a annoncé, mardi à Tipasa, l’ouverture d’une série d’ateliers pour la poursuite de la mise en oeuvre du programme de réforme de la Justice conformément aux recommandations de la commission de réforme initiée par le président de la République en 1999, dans la perspective du renforcement de l’indépendance de la justice.
Evoquant les réformes de la justice, en marge de la cérémonie de l’installation de la Présidente et du Procureur général de la nouvelle Cour de justice de Tipasa, M. Louh a indiqué que son département ministériel « planche actuellement sur les volets relatifs à la formation et la formation continue, la modernisation du secteur et l’amendement de certaines Lois, notamment en matière pénale ».
La concrétisation de ces points requiert « la mobilisation de tous les moyens matériels et humains nécessaires », a-t-il dit en soulignant que la reforme de la Justice « est une action permanente qui se poursuit sans répit ».
« L’ouverture de ces ateliers a révélé une situation difficile, notamment en ce qui a trait à la révision de certaines dispositions pénales, telles que la détention préventive et la présomption d’innocence », a fait observer le ministre, qui a signifié que cette démarche « vise à faciliter la tâche aux justiciables ».

S’exprimant sur les prestations de la justice, le ministre a déploré « le recul du rôle du ministère public constaté ces dernières années », en plaidant, en conséquence, pour « une nouvelle approche à même de conforter le rôle des procureurs de la République, appelés à se conformer à toutes les procédures depuis l’ouverture de l’enquête, jusqu’à l’introduction d’une action publique en justice ».
Dans ce contexte, il a demandé aux représentants du ministère public d’aller sur le terrain pour enquêter sur les crimes et recueillir les preuves matérielles, et de faire des déclarations à la presse concernant des affaires intéressant l’opinion publique, à l’instar des enlèvements de personnes.
S’agissant de la formation, M. Louh a fait état de la mise en place d’une commission s’attelant actuellement à réviser le programme de formation des juges à l’Ecole supérieure de la magistrature, en plus de l’examen, a-t-il ajouté, de la possibilité de suivre une formation spécialisée (bac +6), ainsi que des formations à l’étranger.
Concernant la modernisation du secteur, le ministre a fait cas de la création d’une banque de données mise à la disposition des justiciables et des avocats, en plus des liaisons intranet entre toutes les institutions de la Justice, en vue de conférer plus de célérité au traitement des dossiers et de l’établissement de documents et actes de justice.