Le déroulement du référendum sur le projet de Constitution, maintenu par le président islamiste égyptien, issu des Frères musulmans, ne semble pas s’être déroulé conformément aux règles, selon les partis politiques opposés à ce scrutin.
Affirmant avoir constaté de nombreuses “violations” des règles électorales de la part des islamistes partisans du chef président Mohamed Morsi, le Front du salut national (FSN), une coalition des principaux mouvements d’opposition, a accusé, hier, les Frères musulmans de chercher à “truquer” le référendum en cours sur un projet de Constitution très contesté. “L’étendue des infractions (…) indique une volonté claire de truquer la volonté des électeurs de la part des Frères musulmans, dans le but de faire passer la Constitution de la confrérie”, affirme dans un communiqué le Front du salut national (FSN).
Dans l’après-midi, le vote se poursuivait dans le calme dans les 10 gouvernorats sur 27 appelés aux urnes, dont Le Caire et Alexandrie, deuxième ville du pays. Le reste de l’Égypte doit voter le 22 décembre. Les bureaux de vote ont ouvert peu après 8 heures, heure locale. Pour faire face “à une grande affluence”, la consultation a été prolongée de deux heures, jusqu’à 21 heures, selon la commission électorale.
“Si le projet de Constitution est approuvé par moins de 60% des votants, il pourrait devenir le centre d’un futur conflit sur la validité du système politique qui en découlera”, a déclaré à l’AFP Yasser El-Shimy, spécialiste de l’Égypte à l’International Crisis Group.

À l’inverse, “si plus de 60% votent oui, il sera très difficile pour l’opposition de dire qu’elle représente les aspirations du peuple égyptien”, a-t-il ajouté. Quelque 120 000 soldats ont été appelés en renfort pour aider les 130 000 policiers à assurer la sécurité, et M. Morsi a donné à l’armée le droit d’arrêter des civils jusqu’à l’annonce des résultats définitifs, à une date qui n’a pas encore été précisée. Après des semaines de manifestations, des accrochages entre camps rivaux ont fait, vendredi, 15 blessés à Alexandrie. Le 5 décembre, des affrontements d’une rare violence s’étaient produits près du palais présidentiel au Caire, faisant huit morts et des centaines de blessés.
M. T./Agences