Réélection du syndicat d’entreprise et construction d’une nouvelle base de vie, Controverse à l’ENTP de Hassi-Messaoud

Réélection du syndicat d’entreprise et construction d’une nouvelle base de vie, Controverse à l’ENTP de Hassi-Messaoud

Les syndicats membres du CLRS dénoncent un usage frauduleux des photocopies de pièces d’identité pour la réélection des membres du syndicat UGTA.

La réélection récente des membres du syndicat UGTA, à l’Entreprise nationale des travaux aux puits (ENTP) de Hassi-Messaoud, est entachée d’irrégularités. Le constat est établi par les syndicalistes frondeurs, membres du Comité local de réappropriation et de sauvegarde de l’UGTA (CLRS), qui parlent d’une “action, première du genre”. Accusé jusque-là d’être “illégal” pour non-renouvellement de son mandat, le syndicat d’entreprise a été réélu, le 26 janvier dernier, grâce à “la fraude” et au “coup de force” des syndicalistes membres du comité de participation (CP). Dans leurs témoignages à Liberté, les sept syndicalistes du CLRS ont dénoncé le CP, en lui reprochant d’avoir utilisé les photocopies des pièces d’identité des travailleurs absents ou exerçant sur les chantiers comme étant des “procurations”, pour bourrer les urnes. Brandissant la note d’information n°76 du CP, datée du 22 novembre 2014, ils ont expliqué que les salariés de l’ENTP avaient remis leur pièce d’identité, conformément à cette note, pour “l’acquisition de téléphones portables”.  Dans ladite note d’information en notre possession, le président du comité de participation invitait, en effet, les travailleurs à se rapprocher “des services de gestion respectifs de leurs structures, munis de leur pièce d’identité”, en justifiant cette démarche par “la demande du fournisseur Mobilis” intraitable sur la question de “l’identification des puces”. Pour les syndicalistes affiliés au Comité national de réappropriation et de sauvegarde de l’UGTA, la réélection “antidémocratique” du syndicat de l’ENTP obéit à la logique de la “survie” de l’actuel secrétaire général de la Centrale syndicale UGTA. D’après eux, les responsables de l’ENTP sont “complices de la fraude électorale”, ayant eux-mêmes besoin de “syndicalistes-maison pour neutraliser les travailleurs et pour perpétuer leur règne en toute impunité”. Les représentants du CLRS ont, en outre, fait savoir qu’à défaut “des mutations punitives” ou “des retraites anticipées”, les travailleurs de l’Entreprise nationale des travaux aux puits sont confrontés fréquemment à la “violence” et aux “intimidations”, en signalant la présence d’“anciens repris de justice” parmi les membres du comité de participation de l’ENTP et de la Fédération des pétroliers (UGTA). L’ENTP, pour rappel, est une filiale du groupe Sonatrach, spécialisée dans les forages de puits pétroliers. Créée au début des années 1980, la société emploie quelque

7 000 travailleurs. Ces dernières années, l’ENTP a été éclaboussée par des scandales, d’ailleurs rapportés par la presse nationale ; des scandales mettant à nu la mauvaise gestion, mais également des pratiques pour le moins suspectes, à l’exemple de l’achat de “matériels défectueux” et de stations de forage présentant des “anomalies jugées graves”. L’ENTP a également connu un mouvement de mécontentement des travailleurs, revendiquant de meilleures conditions de vie et de travail, mais soucieux, dans le même temps, de l’avenir de l’entreprise publique. Selon le CLRS, des membres du syndicat d’entreprise, à leur tête le secrétaire général, ainsi que des délégués du personnel (membres du CP) ont créé, en 2000, la société Algérie Petrolium service (Alpese), “avec l’argent des œuvres sociales”. Aujourd’hui, le comité local de sauvegarde de l’UGTA interpelle à nouveau les plus hautes autorités du pays sur “l’affaire des détournements des œuvres sociales” et leur demande “pourquoi le dossier est toujours bloqué à Ouargla”. Il demande aussi qu’“une commission d’enquête” soit dépêchée à l’ENTP, pour s’enquérir de la construction de la nouvelle base de vie des travailleurs et des 300 milliards de centimes engagés pour la construction de blocs et d’un foyer, “alors qu’on est en crise”.

LG Algérie