Réduction des risques liés au tabac : des experts dénoncent la ligne dure de l’OMS

Réduction des risques liés au tabac : des experts dénoncent la ligne dure de l’OMS
tabac-algerie

La conférence internationale Good COP 2.0 a ravivé un débat mondial : faut-il continuer à privilégier l’interdiction ou ouvrir la voie à la réduction des risques pour les fumeurs ?

Face à l’approche jugée inflexible de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plusieurs experts ont tiré la sonnette d’alarme, accusant la COP11 de manquer de transparence et d’écarter les preuves scientifiques.

Dès l’ouverture, Marina Murphy, spécialiste en santé publique, a souligné un problème majeur, « Les médecins connaissent les dangers du tabac, mais peu sont formés sur les bénéfices des alternatives plus sûres. » Pour David Williams, analyste politique, l’enjeu est aussi économique « Ces produits peuvent améliorer la santé et réduire la facture des systèmes de soins. »

De son côté, Martin Cullip, défenseur des politiques basées sur la science, a dénoncé une posture idéologique « COP11 ignore les preuves et s’enferme dans une idéologie prohibitionniste. »

Des conséquences bien réelles

La rigidité des institutions de santé mine la crédibilité publique, estime Liza Katsiashvili, militante pour les droits des consommateurs, « Les consommateurs ne doivent pas être traités comme des personnes incapables de décider pour elles-mêmes. »

Les experts ont rappelé que les interdictions strictes peuvent avoir des effets pervers. En Thaïlande, la prohibition a alimenté un marché noir incontrôlé, exposant les jeunes à des produits non réglementés. À l’inverse, le Japon a vu son taux de tabagisme chuter grâce aux produits à risque réduit, comme le tabac chauffé.

Pourquoi agir maintenant ? Le constat est alarmant : un milliard de fumeurs dans le monde et huit millions de décès prématurés chaque année. Pour le Dr Konstantinos Farsalinos, ignorer la science revient à « condamner des vies ».

Et l’Algérie ?

Avec un taux de tabagisme parmi les plus élevés de la région et des coûts sanitaires en hausse, l’Algérie ne peut rester à l’écart de cette discussion.

Les politiques fondées uniquement sur la prohibition pourraient priver les fumeurs d’alternatives moins nocives, telles que la cigarette électronique ou le tabac chauffé, déjà adoptées avec succès dans des pays comme le Japon. Le pays gagnerait à adopter une approche pragmatique : prévention, information et accès à des alternatives moins nocives. Une stratégie qui pourrait sauver des milliers de vies et alléger la pression sur le système de santé.

Alors que la COP11 semble s’éloigner des preuves scientifiques, la voix des experts et des consommateurs se fait entendre. Pour l’Algérie, l’heure est venue d’ouvrir le débat sur la réduction des risques.