Réduction des gaz torchés ,La Banque mondiale salue les efforts de l’Algérie

Réduction des gaz torchés ,La Banque mondiale salue les efforts de l’Algérie

La Banque mondiale a salué les efforts entrepris par l’Algérie dans la réduction des volumes de gaz torchés, poursuivant ainsi son action de baisse d’émission de dioxyde de carbone, principal gaz à effet de serre.

Le volume des gaz torchés en Algérie est passé de 5,3 milliards de m3 en 2010 à 5 milliards de m3 en 2011 (baisse de 0,3 milliard de m3) contre 6,2 milliards en 2008, précise le rapport publié mercredi par la BM et les pays associés au projet de partenariat intitulé «Initiative mondiale de réduction des gaz torchés» (GGFR) dont l’Algérie est membre. Ces estimations ont été élaborées à partir des données satellitaires recueillies par l’Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA). Le torchage, qui consiste à brûler par des torchères des rejets de gaz naturel à différentes étapes de l’exploitation du pétrole et du gaz naturel, a un double effet négatif, d’une part, sous forme de gaspillage d’une ressource naturelle précieuse, et d’autre part, sous forme d’émission de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre (GES). «Les dernières estimations satellitaires montrent certains progrès continus dans la réduction du torchage en Algérie, au Nigeria, au Mexique et au Qatar», note l’institution de Bretton Woods. Dans son classement où l’Algérie est placée au 6e rang en termes de volume de gaz torchés, la BM indique que les 5 plus gros pays «torcheurs» sont la Russie (37,4 milliards de m3 en 2011), suivie du Nigeria (14,6), d’Iran (11,4), d’Irak (9,4) et des Etats-Unis (7,1). Le rapport souligne que les torchages du gaz sont passés mondialement de 138 milliards de m3 en 2010 à 140 milliards m3 en 2011, inversant ainsi une tendance baissière qui avait été constamment enregistrée entre 2005 et 2010. Selon la BM, l’augmentation mondiale des gaz torchés est largement due à la hausse de la production d’hydrocarbures en Russie et à l’augmention de l’extraction de pétrole et de gaz de schiste aux Etats-Unis, notamment dans l’Etat du Dakota du Nord. Selon le directeur de l’initiative de partenariat GGFR, Bent Svensson, «il s’agit d’un signe d’avertissement que les gains importants enregistrés au cours des dernières années pourraient être perdus si les pays producteurs de pétrole et les compagnies n’intensifient pas leurs efforts» pour réduire les gaz torchés. Pour la BM, «les Etats-Unis, la Russie, l’Irak, le Kazakhstan et le Venezuela, sont les principaux contributeurs à cette hausse», les appelant à intensifier leurs efforts dans l’utilisation des gaz associés. Dans ce sens, le directeur du département de la BM pour l’énergie durable, Vijay Iyer, a considéré qu’en réduisant le torchage du gaz, les pays producteurs de pétrole et les compagnies pétrolières amélioreraient l’efficience énergétique et atténueraient le changement climatique. Au lieu de gaspiller cette précieuse ressource, poursuit-il, il devrait être développés des marchés du gaz et des infrastructures de sorte que le gaz associé peut être utilisé pour produire l’électricité et des combustibles plus propres. Pour illustrer l’importance de ces initiatives, la BM estime que l’élimination des 140 milliards de m3 de gaz torchés émis en 2011 équivaudrait à la suppression de la pollution induite par près de 70 millions de voitures. A travers le groupe Sonatrach, l’Algérie est membre fondateur et partie prenante de l’initiative GGFR qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Outre l’Algérie, les autres partenaires du GGFR comprennent notamment les Etats-Unis (département de l’Energie), BP, Chevron, ConocoPhillips, Eni, ExxonMobil, Marathon Oil, Maersk Oil and Gas, Shell, Statoil, Total, Mexique, Nigéria, Norvège, Qatar, Angola (Sonangol), Azerbaïdjan, France, Gabon, Indonésie, Irak, Kazakhstan, l’Union européenne et la Banque mondiale.

Malika N.