S’exprimant, hier à Alger, lors de la réunion avec la commission femmes travailleuses du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune a réfuté les déclarations du trésorier de l’État annonçant lundi passé que les salaires ont atteint le plafond. Selon la SG du PT, cette déclaration est discriminatoire à l’égard des autres catégories de travailleurs.
La secrétaire générale du parti des travailleurs, (PT), louisa Hanoune, n’a pas mâché ses mots à l’égard des déclarations du ministre des Finances, Karim Djoudi, cinq jours auparavant, faisant état que les salaires ont atteint le plafond et en conséquence, les dépenses de l’État doivent être réduites.
S’exprimant, hier à Alger, lors de la réunion avec la commission femmes travailleuses du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune a réfuté les déclarations du trésorier de l’État annonçant lundi passé que les salaires ont atteint le plafond. Selon la SG du PT, cette déclaration est discriminatoire à l’égard des autres catégories de travailleurs.
À l’ombre de la chute des prix du baril du pétrole atteignant, hier, les 84,12 dollars à 0,39 % par rapport à la séance précédente et avec la persistance de la crise financière mondiale, les pouvoirs publics et par la voix du ministre des Finances, Karim Djoudi, n’ont pas écarté une éventuelle réduction des dépenses publiques.
Est-ce l’option des mesures d’austérités qui s’annoncent avant l’heure ? En tout état de cause, l’intervenante estime que c’est bien la formule appliquée ailleurs mais pas applicable à l’Algérie de 2012.
Et pour cause, la bonne santé financière du pays rend caduque l’option de la réduction des dépenses publiques. « Ceci est impossible et on n’acceptera jamais cette discrimination » martèle-t-elle. Louisa Hanoune soutient que les autres catégories des travailleurs de la fonction publique, du secteur de la production ou encore ceux des services doivent également bénéficier des augmentations des salaires inscrites dans le cadre de régime indemnitaire et des statuts particuliers.
La conférencière s’est ensuite attelée au problème des emplois des jeunes inscrits dans le cadre du pré-emploi. Selon elle, les contrats de ces pré-emplois sont non seulement précaires mais risquent également de chambouler complètement leur fonctionnement, à l’ombre de la réduction des dépenses publiques.
Dans ce contexte, l’interlocutrice a rappelé le discours du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ordonnant, le 3 mai de l’année précédente, au Conseil des ministres la permanisation de tous les emplois temporaires. Mais la Sg du PT a émis des doutes quant à l’application de cette mesure.
Ce doute est d’autant plus renforcé, selon elle, par le manque de transparence lors du déroulement des élections législatives du 10 mai passé. Louisa Hanoune estime que les travailleurs sont exploités et ne gagnent que des salaires dérisoires face aux immenses efforts fournis et aux diplômes obtenus.
Au cinquantenaire de l‘ Indépendance, des ménages vivent au dessous du seuil de la pauvreté, avec un salaire de 3 000 dinars du filet social , s’est-elle ofusquée. Enfin, Louisa Hanoune s’oppose catégoriquement à l’emprunt de l’argent pour le Fonds monétaire international (FMI). Selon elle, les 200 milliards de dollars de l’Algérie déposés dans les réserves de changes à l’étranger doivent être au bénéfice des Algériens et Algériennes défavorisés.
Fawzi Khemili