Réduction de l’offre pétrolière: La faible contribution de la Russie

Réduction de l’offre pétrolière: La faible contribution de la Russie

      La Russie reste loin du compte quant à son adhésion aux engagements pris à Vienne par les producteurs Opep et non-Opep signataires des accords de limitation de la production.

La Russie n’a réduit sa production de pétrole que de 47 000 barils par jour en janvier par rapport à son niveau de référence d’octobre. Cet allié stratégique de l’Opep s’était pourtant engagé à réduire son offre de 280 000 barils/jour  conformément à l’accord signé le 7 décembre dernier à Vienne. La Russie reste pour ainsi dire loin du compte quant à son adhésion aux engagements pris à Vienne par l’ensemble des producteurs Opep et non-Opep signataires des accords de limitation de la production aux fins d’absorber les excédents du marché et de doper les cours.

Les réductions de production des pays de l’Opep ainsi que de leurs alliés non-Opep ont tiré les cours vers le haut dès janvier, rebondissant d’environ 20% cette année, après avoir perdu près de 40% de leur valeur depuis début octobre 2018. Le ministre russe de l’énergie, Alexander Novak, a déclaré, hier, que la Russie respectait ses obligations conformément à son engagement de réduire progressivement sa production d’ici à mai. Néanmoins, son homologue saoudien, Khalid Al-Falih, juge que les réductions de la production russe étaient plus lentes, même s’il était certain que le pays pourrait en fin de compte contribuer à l’équilibre du marché. L’offre des 14 membres actuels de l’Opep a chuté, en revanche, de 930 000 barils par jour le mois dernier, s’établissant ainsi à 31,2 millions de barils par jour en moyenne.

La production de l’Arabie saoudite a baissé plus que prévu, contribuant à rehausser le taux d’adhésion des 25 producteurs à leur engagement du 7 décembre dernier. L’évolution à pas de géant de la production américaine demeure la grande inconnue de cette équation qui consiste à parvenir au moyen de la limitation de l’offre à rééquilibrer l’offre et la demande mondiales de brut. Il est vrai que les dernières données du gouvernement américain sur le nombre de forages en activité montrent un signe d’essoufflement, mais les résultats en matière de production lèvent le voile sur un record inégalé.

La production américaine reste désormais au plus haut niveau de 12 millions de barils par jour après avoir touché les seuils de 11,9 millions de barils en novembre. Le marché gardera les yeux rivés à la fois sur le Venezuela qui semble sombrer dans une crise politique ainsi que sur les Etats-Unis où l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) devrait publier, aujourd’hui, les données hebdomadaires sur l’état des stocks et de la production aux États-Unis. Le Venezuela, qui était encore récemment le septième plus important exportateur de l’Opep, et qui assure la présidence de l’Opep depuis janvier dernier, fait face aux sanctions infligées par Washington, interdisant désormais aux raffineries américaines de s’approvisionner en pétrole vénézuélien.

Certains acteurs du marché parient à cet effet sur une hausse des cours, alors que les exportations du pays peinent à trouver preneur. D’autres investisseurs misent, en revanche, sur une baisse des cours, sur fond de tensions commerciales que se livrent les puissants de la planète, une croissance mondiale qui plafonne et une production américaine record.

Ali Titouche