L’Assemblée nationale libyenne, la plus haute autorité politique du pays, a décidé de fermer les frontières méridionales dans l’espoir de mieux contrôler la situation sécuritaire, qui se dégrade de plus en plus, en témoignent les attaques, dimanche, contre des postes de police à Benghazi faisant quatre morts parmi les policiers.
Devant la multiplication des attaques contre les forces de sécurité, dont la dernière en date est celle de dimanche dernier contre des postes de police à Benghazi et qui a coûté la vie à quatre policiers, la Libye a annoncé, le jour-même, la fermeture de ses frontières avec ses quatre voisins du sud : l’Algérie, le Niger, le Tchad et le Soudan. “Quatre policiers ont été tués et trois autres blessés dans une attaque menée par un groupe armé contre la direction de la police de Benghazi”, a déclaré à l’AFP un responsable libyen sous couvert de l’anonymat. Selon lui, l’attaque a eu lieu dimanche à l’aube.
Les assaillants ont fait usage d’“armes de différents calibres et ont tiré des roquettes RPG” sur les locaux de la police, a-t-il dit, pointant du doigt les “milieux islamistes extrémistes”.
Selon cette source, les assaillants tentaient de “libérer ou liquider” le suspect d’une série d’assassinats d’officiers de l’armée et de la police à Benghazi, qui avait été arrêté la veille.

Pour en revenir à la décision de fermeture des frontières méridionales de la Libye, les autorités ont invoqué la détérioration de la sécurité dans le sud du pays, pour décréter cette partie sud du pays “zone militaire fermée”.
Selon le document rendu public par l’agence libyenne Lana, c’est l’Assemblée nationale libyenne, la plus haute autorité politique du pays, qui a décidé “la fermeture temporaire des frontières terrestres libyennes avec le Tchad, le Niger, le Soudan et l’Algérie jusqu’à l’organisation de la circulation des biens et des personnes avec ces pays”. La même source ajoute que “les régions de Ghadamès, Ghat, Obari, al-Chati, Sebha, Mourzouk et Koufra dans le Sud libyen sont considérées comme des zones d’opérations militaires fermées, régies par les lois d’exception en la matière”. La décision adoptée à la majorité, a mandaté “le ministre de la Défense pour nommer un gouverneur militaire de la région du Sud (…) et lui octroyer tous les pouvoirs de l’exécutif, y compris l’arrestation des personnes recherchées par la justice, les infiltrés et leur rapatriement”.
Une députée qui représente la ville de Sebha à l’Assemblée nationale, Souad Ganour, a indiqué à l’AFP que la décision de fermeture des frontières était “temporaire jusqu’au rétablissement de la sécurité dans le Sud”.
Elle a dénoncé une “hausse de flux d’immigrés clandestins, en prévision d’une éventuelle action militaire internationale au Mali” afin de chasser les groupes armés qui en occupent le Nord.
Elle a également déploré la “recrudescence de la violence et du trafic de drogue et la présence de groupuscules armés qui agissent en toute impunité”. Cette décision de l’Assemblée nationale libyenne coïncide avec le retour du Premier ministre libyen Ali Zeidan, qui était en tournée régionale en Algérie, Niger, Tchad et Soudan. Il a indiqué, vendredi à Tripoli, qu’un accord quadripartite allait être signé pour sécuriser les frontières avec ces pays contre les “terroristes”.
Ali Zeidan a affirmé que “les habitants de la région du Sud libyen se sont plaints de l’insécurité, soulignant que le désert libyen est devenu un couloir de transit pour tous les types de trafic, notamment la drogue, les armes et la traite des personnes”.
M T