Le président de la Chambre nationale de l’Agriculture, Mohamed Bouhedjar, a exhorté mardi à Ghardaïa, les agriculteurs du pays à redoubler d’efforts pour ’’gagner la bataille de réduction de la dépendance alimentaire et diminuer la facture de l’importation’’.
S’exprimant à l’issue d’une cérémonie marquant la première récolte de maïs dans un périmètre agricole à Hassi Ghanem, dans la daïra d’El-Menea (270 km au sud de Ghardaïa), M. Bouhedjar a insisté sur la conjugaison des efforts pour développer et intensifier la culture du maïs en grain et fourrager, afin de répondre aux besoins des algériens en matière de productions laitière et de viandes blanche et rouge et de réduire la dépendance en matière d’aliment de bétail.
« En développant et intensifiant la culture du maïs en grain et fourrager, nous pouvons juguler les augmentations excessives des prix de l’aliment de bétail sur le marché international, réduire notre dépendance en la matière et permettre l’essor des filières lait et viandes (rouge et blanche) dans notre pays », a-t-il soutenu, s’adressant aux sept cultivateurs « pilotes » de mais dans cette région du sud Algérien.
De leur côté, les cultivateurs de maïs ont appelé à créer un environnement favorable au développement de cette filière (maïs et aliments de bétail), notamment à travers la création dans la région de silos pour engranger les productions, le rapprochement du réseau énergétique conventionnel des périmètres agricoles et la disponibilité d’une semence de qualité et de haute productivité.
Au total 500 hectares sous pivots, situés à Hassi-Ghanem et El-Menea, ont été consacrés à la culture du maïs en grain et fourrager, avec l’accompagnement de l’Office national des aliments de bétails (ONAB) et l’enlèvement de la production à un prix préférentiel de 4.500 DA le quintal.
Les responsables locaux de l’agriculture prévoient une récolte de 60.000 quintaux pour cette campagne.
Les céréaliers de la région d’El-Menea assolent leurs terres en cultivant le maïs comme fourrage après la moisson du blé et avant d’entamer la nouvelle campagne de semailles de blé prévue au début du mois de janvier.
La première expérience pilote de culture de maïs en grain fourrage a été effectuée l’année dernière sur une surface agricole de 100 ha, avant d’être étendue, dans le cadre de la nouvelle politique agricole destinée à réduire les importations et élargir la gamme de production de céréales.
Les besoins de l’Algérie en ce produit (maïs), principal intrant dans la fabrication d’aliments de bétail et de volaille, sont satisfaits exclusivement du marché international dont les cours ne cessent d’augmenter et se répercutent sur les prix des productions animales (viandes, lait, oeufs), indique-t-on.
Pour cela, l’Algérie compte encourager la production des aliments de bétails par l’intensification du maïs en grain et fourrager dans les zones ayant les potentialités hydriques et un climat favorable au développement de cette culture, ont souligné des cadres locaux du secteur.
Ces derniers préconisent l’utilisation des eaux épurées de la station de lagunage de Ghardaia et dans le futur de celles d’El-Menea, Berriane et Guerrara pour la culture du maïs.