Les patrons veulent parler d’une seule voix
Le FCE interpellera les autorités sur le rôle de l’industrie dans le pays, la place qu’occupent les importations, ainsi que le rôle et le soutien qui doit être porté à l’entreprise.
La tripartite se prépare. Elle devrait se tenir fin septembre ou début octobre. On parle de deux dates déjà, le 26 septembre prochain ou le 3 octobre. Toutes les organisations patronales se sont réunies, hier, au niveau du siège du FCE. Interrogé sur les propositions que prépare le patronat, Rédha Hamiani a tenu à préciser en préambule que la rencontre se tiendra à la fin de la dernière semaine du mois en cours. «On attend la confirmation du Premier ministre», a-t-il déclaré, hier, sur les ondes de la Chaîne III.
Pour Hamiani, c’est une première en Algérie. Le mouvement patronal en Algérie constitué maintenant par huit ou neuf organisations, a décidé de se rapprocher de façon très organique et très déterminée pour parler d’une seule voix. «On a eu des réunions de préparation de cette tripartite. On a eu l’occasion d’examiner les dossiers que nous allons présenter au gouvernement», indique M.Hamiani.
C’est une consécration d’une volonté de dialogue. «Nous nous préparons à résumer notre position en présentant deux documents bien distincts», a-t-il précisé. Il explique que le premier document à caractère politique devrait concerner les stratégies des politiques à mener. «Nous allons interpeller nos autorités sur le rôle de l’industrie de notre pays, la place qu’occupent les importations, ainsi que le rôle et le soutien qui doit être porté à l’entreprise», a-t-il souligné.
Le document sera accompagné par un deuxième document plus opérationnel qui recensera l’ensemble des suggestions et des mesures que le patronat souhaite mettre sur la table pour améliorer le climat des affaires, augmenter la croissance pour sortir du piège de la dépendance de l’extérieur par rapport aux hydrocarbures», fait savoir M. Hamiani.
Selon lui, parmi les attente du FCE, «la stabilité est nécessaire afin de permettre à chacun de construire ses prévisions, de faire des anticipations et surtout que nos autorités enlèvent quelques ambiguïtés concernant la conduite des affaires de l’Etat».
«On a besoin d’une vision pour l’Algérie de 2020 et 2030. Les autorités devraient être en charge et en mesure de nous éclairer sur leur programme économique à moyen et long terme», poursuit-il. Le patronat demande, en effet, une évaluation. Il serait bon de notre point de vue de faire une évaluation. Qu’est-ce qui a été envisagé et qu’est-ce qui a été fait? M.Hamiani a évoqué tout le problème qui caractérise le climat politique en Algérie. «La grosse problématique en Algérie, le grand handicap que nous avons enregistré et qui continue de sévir, c’est cette différence entre une volonté politique affichée et une administration qui traîne des pieds et qui n’est pas convaincu du bien-fondé des réformes», avertit-il. Enfin, M. Hamiani considère que «Abdelmalek Sellal est pragmatique, il a le souci de mettre l’administration au service du citoyen, de faciliter les procédures. Je pense qu’on peut lui faire confiance. Avec peu de temps, on peut arriver à des résultats concrets et tangibles», a-t-il assuré. Enfin, M.Hamiani considère qu’il y a un tournant pris avec le gouvernement de Sellal sans les clivages traditionnels entre le public et le privé. «C’est un constat qui est reconnu», dit-il en guise de conclusion.