Interview réalisé par Lyas Hallas
Il a pris un coup de vieux et s’exprime de plus en plus difficilement. Ses réponses étaient très brèves dans cette interview qu’il nous a accordée, en marge d’une conférence donnée hier au forum d’El Moudjahid. Réponses brèves mais dépourvues de toute langue de bois…
Le Soir d’Algérie : Quel type de relation entretenait le fondateur de la compagnie énergétique ENI, Enrico Mattei, avec la délégation des négociateurs algériens à Evian ?
Réda Malek : Il était pour la décolonisation et il était naturel qu’il prenne position en faveur de l’indépendance de l’Algérie. Ainsi, il avait influé sur le gouvernement italien de l’époque et l’avait fait changer de position par rapport à notre révolution.
Enrico Mattei avait délégué deux cadres de son cabinet pour vous aider à préparer la plateforme de négociations, en ce qui concerne le Sahara notamment…
Il avait un représentant permanent auprès du GPRA à Tunis.
Ce soutien politique n’était pas conditionné par une contrepartie économique ?
Non ! Son soutien était politique.
Un soutien politique qui s’est traduit en intérêts économiques…
Après l’indépendance.
Est-ce qu’il y a une clause secrète dans les accords d’Evian qui a autorisé la France à faire des essais nucléaires dans le Sahara algérien ?
Les accords n’incluent aucune clause secrète ! Tout est écrit noir sur blanc. Les accords le permettent pendant cinq ans. C’est l’article 32, je crois, sur la coopération militaire. A condition bien sûr, que ces essais ne mettent pas en danger les populations algériennes et à charge pour la France de tout prendre en charge.
L. H.