Réda Hamiani préconise une fiscalité à l’importation pour lutter contre l’informel

Réda Hamiani préconise une fiscalité à l’importation pour lutter contre l’informel
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Dans une conférence donnée en marge de l’ouverture du Salon Le carrefour de l’économie de l’Ouest, qui se tient depuis deux jours au Centre des conventions d’Oran, le président du FCE, Réda Hamiani, a évalué la nouvelle approche de dialogue et de concertation engagée depuis l’installation de Sellal. Il fera part de son sentiment en déclarant que, comparativement avec le précédent gouvernement, “si les Chefs de gouvernement appliquent tous les programmes du Président… nous avons l’impression que celui-ci à une plus grande marge de manœuvre et de fait, il y a une politique d’ouverture de dialogue”. Poursuivant sur la politique économique et les échéances politiques du pays, il dira : “Il n’y a pas de doctrine dans ce gouvernement, ils essaient de trouver des formules, des recettes pour trouver des solutions et l’on sait qu’ils sont là pour 2014.” Mais pour autant, le président du FCE n’évacue pas le problème du climat des affaires, l’amélioration de l’environnement des entreprises qui sont au cœur des discussions avec les pouvoirs publics.

Devant un parterre de chefs d’entreprise, l’intervenant estimera que l’absence d’investissement malgré les réformes entreprises depuis vingt ans, s’explique par plusieurs facteurs et d’évoquer plus particulièrement l’informel. L’ouverture du marché algérien faite dans de mauvaises conditions, selon celui-ci, a fait perdre aux entreprises algériennes des parts de marché. Des positions qui ne sont plus récupérables ou du moins pour des années, face aux produits bas de gamme venant de Chine, de Turquie, mais surtout du fait de la mainmise de l’informel sur l’importation et la distribution. Et l’intervenant de s’expliquer : “L’informel est fatal pour l’industrie, notre économie est incapable de créer des emplois parce que l’informel a fait une OPA sur l’importation et la distribution. Comment investir lorsque dans un marché vous avez 50% des gens qui ne respectent pas les règles ! Il n’y a ni facturation ni fiscalité et ils minorent la valeur des produits importés !”

Un constat sombre approuvé par bien des présents, mais avec une forme d’impuissance fataliste dans l’attitude, quand il s’agit de leur demander quelles solutions et quelles politiques attendent-ils des pouvoirs publics. Interrogé par nos soins sur cette question, le président du FCE estimera, pour sa part, que l’une des solutions serait de mettre en place “une fiscalité à l’importation”. Une décision politique en l’état puisque notre interlocuteur sait que les accords commerciaux de libre-échange signés par l’Algérie font que l’État “ne peut renier ses engagements internationaux”.

L’une des perspectives encouragées par le FCE est cette nouvelle démarche consentie désormais par les pouvoirs publics, à savoir la recapitalisation par le secteur privé de grandes filières industrielles dominées par le secteur public et en grande difficulté. Dans les tout prochains jours, une rencontre doit se tenir au gouvernement avec les membres du FCE et les SGP, afin de voir quelles sont les filières et les entreprises publiques dans lesquelles le privé peut investir, soit en rachetant une part des actions, des actifs, et ce,afin de relancer l’outil de production.

Et de citer en exemple la reprise de l’Eriad Corso où le groupe Benamor a acquis une participation de l’ordre de 60% avec un projet de relance de l’activité par le biais d’une boulangerie industrielle. C’est peut-être là qu’il faut voir cette expression d’absence de doctrine et de dogme économique, dans l’actuel gouvernement comme évoqué par le président du FCE lors de sa conférence.

D. L