Récurrence des secousses telluriques dans le nord du pays : «Une activité normale», selon le CRAAG

Récurrence des secousses telluriques dans le nord du pays : «Une activité normale», selon le CRAAG

Le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG) qualifie «d’activité sismique normale» la secousse tellurique de magnitude de 3,3 degrés sur l’échelle de Richter qui a eu lieu hier à 08h22 à Aïn Taya. L’épicentre du séisme a été localisé à 8 kilomètres au nord-est de Aïn Taya, en mer.

«C’est une secousse normale», a affirmé un responsable du Centre. Mais pour Abdelkrim Chelghoum, professeur et expert en génie parasismique et numérique sismologie, il s’agit de petits séismes réguliers, dus notamment à l’activité sismique de la région centre. En termes techniques, «qui font parfois peur à certains», a-t-il précisé.

«Il s’agit de signes précurseurs d’un tremblement de terre beaucoup plus fort». Pour étayer ses propos, le professeur Chelghoum a rappelé les trois séismes qui ont dévasté l’Algérois en 1365, 1672 et 1716. Dans le même contexte, il a noté que ces phénomènes sont récurrents et qu’ils vont encore se manifester, même si l’on ne peut pas prévoir la date de leur survenue. Et au professeur de prévenir : «le séisme peut survenir dans un siècle, voire plus, il est imprévisible». Cela étant, ajoute-t-il, «nous essayons de rappeler à ceux qui détiennent le pouvoir de décision cette réalité».

Le Pr. Chelghoum regrette le fait que les enseignements fondamentaux n’aient pas été tirés de toutes les catastrophes vécues. La solution ? Il estime que seule la prévention peut éviter d’autres cataclysmes. Dans ce cadre, il a plaidé pour un urbanisme bien étudié, avec à la clé, des études de sol très poussées. «Il faut choisir les terrains pour l’implantation de grands projets, tout en évitant de construire n’importe où», a-t-il recommandé. Notons que des spécialistes ont rappelé, à maintes occasions, que le nord du pays est une région qui connaît une activité sismique permanente et l’aléa sismique y est omniprésent.

Soulignons que la région d’Alger est classée zone III au vu de son aléa sismique élevé. Une moyenne mensuelle de 50 secousses, dont 90% ne sont pas ressenties en raison de leur faible magnitude, sont enregistrées.