Des partis politiques opèrent de véritables forcings depuis quelques jours. Récupération politique, mouvements de dissidences, bagarres et agressions, sont autant d’actions auxquelles on assiste ces derniers jours.
Bien qu’au moins cinq mois nous séparent des élections législatives, la fièvre ne cesse de monter à tel point que des responsables politiques sont pris de véritables accès de folie. C’est le cas notamment du mouvement El Islah dont les opposants et partisans de l’actuel secrétaire général se sont affrontés avant-hier, au sein même du siège national à Alger. Des insultes et des coups ont été échangés par les belligérants et des blessés à l’arme blanche ont été enregistrés. L’affaire est actuellement en justice et on risque de voir de hauts responsables politiques traînés devant les tribunaux.
Au FLN, la confrontation physique semble avoir cessé ces derniers jours, laissant place aux calculs politiciens. En fait, alors que le secrétaire général du Front de libération nationale tente d’ignorer les tracasseries causées par les animateurs du mouvement pour l’authencité et le redressement et s’atteller à préparer résolument les prochaines échéances électorales, voilà qu’un troisième courant fait irruption. Il s’agit du mouvement «Sahwa» qui affirme tourner le dos à Abdelaziz Belkhadem et à ses détracteurs. L’on ne sait toujours pas quelles sont les vraies intentions et objectifs de ce nouveau courant.
Ce dont on est sûr, c’est que ses dirigeants comptent profiter de l’approche des élections législatives pour s’affirmer, quitte à négocier avec la direction actuelle du parti en vue d’avoir une place au soleil. Alors que les islamistes d’El Islah et le vieux parti dépensaient leurs énergies dans des conflits internes, le Parti des travailleurs, lui, tentait d’investir le terrain, et faire dans la récupération politique. Profitant de la grève des travailleurs de la laiterie de Draâ Ben Khedda dans la wilaya de Tizi Ouzou, Louisa Hanoune a organisé une rencontre pour exprimer haut et fort qu’elle est du côté des travailleurs et les assurer de son soutien pour la renationalisation de l’usine cédée à un privé. Par ailleurs, sur le champ politique les autres formations ne se gênent pas pour se mettre sous les feux de la rampe. Au sein des quartiers généraux des petites et grandes formations politiques, on ne jure que par les prochaines législatives et des moyens à déployer pour gagner le maximum de sièges. Dans cette optique, l’on relève que l’activité partisane au niveau local ne cesse de s’accentuer.
Convaincre les électeurs et effacer des mémoires les cinq années d’hibernation à l’Assemblée populaire nationale ne sera pas facile pour les prochains candidats. Une faille que de nouveaux postulants comptent d’ailleurs exploiter pour faire la conquête de l’hémicycle. C’est le cas notamment des partis minoritaires à l’APN, ceux n’y ayant pas siégé ou pour les nouveaux partis qui devraient mettre en avant l’échec des députés de l’actuelle mandature pour proposer leurs services. D’ailleurs, plusieurs leaders politiques multiplient les sorties médiatiques alors qu’il était quasiment absents il y a quelques mois.
Par Aomar Fekrache