La capitale, faut-il le rappeler, compte des centaines d’hectares essentiellement occupés par d’anciens organismes et entreprises étatiques qui étaient gérés dans les années 70 et 80 du siècle dernier dans le cadre de la fameuse gestion socialiste. Zones d’activité, souks el fellah, nouvelles galeries algériennes, unités de production ou de transformation et autres manufactures ont été fermés lorsque l’Algérie, en cessation de paiement, subissait le diktat du FMI avec notamment les larges tailles dans la masse des travailleurs et la mise à terre du secteur étatique.
L’une des conséquences majeures de ces fermetures massives fut l’abandon des infrastructures aux quatre vents avant d’être livrées aux délinquants et toxicomanes de tout acabit. Le vide juridique, faut-il le dire, a fait qu’aucune partie n’a pu prendre en charge ce dossier. La décision du gouvernement de le confier à l’autorité du wali permettra donc de récupérer pas mal de foncier industriel occupé par lesdites infrastructures. Belouizdad, Hussein Dey, El Harrach, Bab Ezzouar, constituent un exemple concret d’anciennes unités et locaux à récupérer.
La wilaya, les élus et les autres
Si le wali d’Alger est la seule autorité à qui revient le dernier mot dans le sort du foncier récupéré, d’autres intervenants s’imposent de facto comme ayant un droit de regard sur la question à commencer par les élus. Les maires se disent concernés directement dans la mesure où le foncier se trouve dans leur compétence territoriale. Ce qui est parfaitement vrai d’autant plus qu’il constitue une source de revenus en ces temps où les communes sont obligées de quêter pour éviter la dèche. Un élu, sous le sceau de l’anonymat, trouve naturel que l’APC soit associée dans les études des futurs projets à lancer en lieu et place du foncier récupéré.
Des maires comptent sur cette récupération pour concrétiser des projets d’utilité publique qui moisissent dans les tiroirs en raison du manque de foncier. D’autres espèrent récupérer des surfaces importantes d’usines et d’ateliers qui continuent d’activer en milieu urbain comme à Hussein Dey. Ces usines devraient être loin de la ville. L’APW, de son côté, en sa qualité de partenaire social s’est déjà prononcée sur ce dossier lors de sa dernière assemblée ordinaire où des élus ont proposé de transférer le foncier industriel récupéré à la création d’entités de service public. Dont les revenus contribueront au développement local.
Un membre de la commission économique de l’APW pense que bon nombre de ces infrastructures faisant l’objet de récupération en tant que foncier industriel se trouvent à proximité des lignes de chemin de fer ou de métro peuvent servir comme assiettes à des projets de parkings à étages au niveau des communes du centre de la capitale qui vit un véritable cauchemar en matière de circulation automobile.
D’aucuns craignent cependant de voir ce foncier prendre une autre destination. Lors de son AG, l’APW a soulevé ce problème, attirant l’attention des autorités de n’autoriser l’exploitation du foncier récupéré qu’à des fins d’intérêt général susceptible de générer une richesse pour le développement local. Des sources parlent d’hommes d’affaires alléchés par ce foncier en raison de sa proximité avec les commodités et sa situation proche du centre de la capitale.
Ali Fares