Une centaine de logements a été occupée illégalement par des maîtres et professeurs des trois paliers ayant fait leurs adieux à l’enseignement, en partant à la retraite.
Ce n’est un secret pour personne. Des fonctionnaires, dans plusieurs secteurs, accaparent des logements de fonction dès leur départ à la retraite. C’est devenu une tradition chez plus d’un fonctionnaire, estimant que le logement de fonction lui revient de droit en l’occupant illégalement. Un tel phénomène gagne davantage le secteur de l’éducation nationale. Plusieurs dépassements ont, en ce sens, été relevés, d’où d’ailleurs la prise de mesures entrant dans le cadre de la récupération des biens immobiliers revenant de droit à la direction de l’éducation d’Oran.
En agissant de la sorte, l’entité locale, représentée par la direction de l’éducation, a réussi à reprendre en main pas moins de 100 habitations qui ont été occupées illégalement par des maîtres et professeurs ayant fait leurs adieux à l’enseignement en partant à la retraite. Ayant à peine été récupérées, ces habitations ont été attribuées, à leur grand bonheur, à des professeurs et des maîtres n’ayant pas de toit les abritant, eux et leurs familles, que le recours à la location. Plus d’un de ces heureux bénéficiaires sont, à plus d’un titre, montés au créneau, revendiquant leur droit au logement de fonction.
Dans le sillage de leurs actions, ils sont allés jusqu’à se plaindre auprès des autorités hiérarchiques tout en signalant dans leurs rapports et leurs requêtes l’occupation des logements de fonction aussi bien par des familles du personnel parti en retraite, que par des familles de plusieurs enseignants n’exerçant plus après avoir quitté le secteur de l’éducation. Ce n’est pas tout. Une telle mesure sera suivie d’autres plus ou moins radicales. Il s’agit de la mise en place d’une commission d’enquête ayant pour mission principale le recensement de tous les logements appartenant au secteur.
Ladite commission est composée par des cadres de l’éducation nationale et des représentants des organisations syndicales. Comment est-on arrivé à ce stade? La léthargie et la passivité des ex-responsables locaux du secteur a, à plus d’un titre, été la raison principale qui a motivé l’éclosion d’un tel phénomène pour prendre des allures inquiétantes, d’où le sujet qui échappe à tout contrôle. Au jour d’aujourd’hui, aucun des responsables, hiérarchiques ou encore locaux, n’arrive à avancer un chiffre quelconque sur le nombre des logements squattés.
Le règlement d’une telle problématique semble s’inscrire dans la durée. C’est une telle attitude qui semble avoir été prise en compte par la commission d’enquête par les représentants locaux du département de Nouria Benghebrit.
«Donnons-nous du temps nous permettant de régler une bonne fois un tel dossier», a-t-on appris auprès des sources proches du dossier. Il est toutefois utile de rappeler que l’occupation des logements de fonction n’est pas du ressort exclusif du secteur de l’éducation. Par le passé, l’APW d’Oran du mandat de 2002-2007 a ouvert le débat sur un tel phénomène et mis en place une commission ayant recensé tous les biens immobiliers étatiques. La question a vite fait d’être enterrée, vu sa complexité. Des sources proches de la problématique indiquent que «la commission d’alors a recensé plus d’une vingtaine de logements de fonction situées à Maraval».
Idem pour plusieurs somptueuses villas sises au quartier chic du Point du Jour, près du quartier d’Es Seddikia. «Celles-ci sont occupées par des cadres hauts placés et demeurent intouchables», a-t-on déploré. Le même constat a été relevé au niveau des infrastructures hôtelières étatiques, bars et restaurants qui ont été loués à de tierces personnes au dinar symbolique. L’on se souvient que les élus de l’APW d’alors ont certes abordé la question sous plusieurs facettes mais sans pour autant aboutir à une quelconque solution notable.