Récupération des fonds volés : le “règlement à l’amiable” scinde l’APN

Récupération des fonds volés : le “règlement à l’amiable” scinde l’APN

Plus de deux ans après la révolte du 22 février, qui a fait tomber bien des têtes en Algérie, voilà que la question de l’argent détourné arrive enfin à l’APN. Les députés font face à  une proposition du gouvernement qui consiste à « un règlement à l’amiable« . Une solution qui figure dans le nouveau plan d’action du gouvernement.

Hier lundi, le Premier ministre et ministre des Finances a affronté les députés de l’APN. C’est sous le générique de «réconciliation économique», qu’il a préconisé « un règlement à l’amiable » avec les hommes d’affaires afin de récupérer l’argent volé.

Ce n’est pas la première fois que l’on parle d’un règlement à l’amiable pour récupérer les sommes colossales détournées du trésor public. Cette solution a été exposée pour la première fois par Abdelaziz Belaïd, président du front el Moustakbal. L’homme politique a notamment proposé de «récupérer l’argent du peuple en échange de leur libération».

Cette fois ci, la proposition revêt un caractère officiel. Il s’agit d’une question retenue dans le programme d’action du gouvernement. Ce point n’a pas manqué de faire réagir les députés à l’APN. Le parlement a été toutefois partagé. Des députés pensent qu’il s’agit de la solution « idoine ».  D’autres, cependant, martèlent que l’on est face à une « trahison » commise contre les revendications du Hirak.

Les députés partagés

Chez le mouvement Al Binaa de Bengrina, mais aussi chez le front El Moustakbal de Belaid, on est plutôt d’accord. Kamel Benkhellouf, du front el Moustakbal, soutient que « il n’y a pas de solution autre que cette réconciliation économique ». Pour lui aucune banque au monde n’accepterait de lâcher de l’argent. Le même député affirme toutefois que ce règlement à l’amiable « ne signifie nullement une quelconque amnistie et absolution ». Benkhellouf indique qu’il est « primordial » d’accompagner cette procédure d’un encadrement judiciaire.

Ceux qui sont contre, sont principalement les islamistes, représentés par le MSP. Chez le groupe parlementaire de parti de Mokri, on pense « qu’il s’agit là d’un renoncement flagrant à une des revendications du mouvement populaire ». Pour Ahmed Sadouk du MSP, le comble, c’est que cela figure dans le plan d’action du gouvernemenet au  chapitre de la «moralisation de la vie politique et publique nationales».

Chez le FLN aussi, on émet aussi des réserves quant à ce règlement à l’amiable. Chez l’ex-parti unique on se dit  «étonnés», et l’on s’interroge sur les «arrière-pensées» de ce projet de ses «inspirateurs». Les débats à l’APN continuent jusqu’à demain mercredi. Jeudi, les députés voteront enfin lors d’une séance plénière..