Une rencontre diplomatique d’envergure s’est tenue ce lundi à Alger entre le ministre de la Justice, Lotfi Boudjemaa, et son homologue suisse Beat Jans. Cette entrevue marque une étape importante dans le renforcement des relations judiciaires entre les deux nations.
Le ministre suisse de la Justice et de la Police Beat Jans avait entamé, dimanche, une visite officielle de deux jours en Algérie, accompagné d’une délégation composée de cadres du ministère suisse de la Justice. Ce lundi le 30 juin, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Lotfi Boudjemaâ, l’a reçu au siège du ministère.
Les deux ministres ont passé en revue l’état de la coopération judiciaire et institutionnelle entre les ministères de la Justice des deux pays. Aussi, ils ont examiné les moyens de la renforcer dans les domaines juridique et judiciaire.
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Au cœur des discussions, les deux ministres ont particulièrement mis l’accent sur la coopération en matière de justice pénale, notamment concernant le recouvrement des fonds détournés. À cet effet, le ministre Boudjemaâ a déclaré à la presse qu' »une coopération très positive » a été enregistrée en matière de justice pénale relative au recouvrement des fonds détournés.
Le ministre suisse a, quant à lui, mis en avant le développement significatif de la collaboration bilatérale ces dernières années. Les deux parties ont exprimé leur volonté commune de maintenir cette dynamique constructive et d’approfondir leurs échanges dans les domaines juridique et judiciaire.
Selon un communiqué de presse du département fédérale de justice et police de la Suisse, Beat Jans a souligné à son homologue algérien que » la restitution des avoirs bloqués d’origine illicite relève d’une décision prise par les autorités judiciaires indépendantes ». Il a également mentionné « les visites d’étude organisées régulièrement afin de renforcer la coopération judiciaire ».
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Depuis la chute historique du président Bouteflika en avril 2019, l’Algérie a engagé une vaste campagne anti-corruption sans précédent. Cette initiative marque une rupture nette avec deux décennies de gouvernance marquées par des pratiques douteuses et des détournements de fonds.
Au cœur de cette offensive, deux axes majeurs se distinguent. D’une part, une série d’enquêtes judiciaires qui ont déjà abouti à des condamnations significatives. Plusieurs figures de premier plan de l’ancien régime, tant des responsables politiques que des hommes d’affaires influents, se sont vus infliger de lourdes peines d’emprisonnement.
D’autre part, les autorités algériennes ont lancé une opération internationale de récupération des avoirs détournés. Cette traque financière, qui s’étend désormais à une trentaine de pays, vise à rapatrier les sommes colossales transférées illégalement à l’étranger, dont la Suisse, par les personnes condamnées.