Recrutement au pôle industriel d’aArzew à Oran : Des entreprises piétinent la législation

Recrutement au pôle industriel d’aArzew à Oran : Des entreprises piétinent la législation

À Oran, passer par les agences de l’emploi pour le recrutement n’est pas un réflexe naturel pour les entreprises et l’administration publique.

C’est un vrai scandale qui vient d’éclater au cœur du pôle industriel d’Arzew. Cette fois, c’est le port d’Arzew et la société turque Tosyali qui ont été épinglés par l’Organisation nationale de la jeunesse et de l’emploi, pour avoir procédé au recrutement de 86 retraités sans être passés par l’Anem. Kettouche Hamid, secrétaire de wilaya de cette organisation chargée du placement des jeunes dans le cadre du contrat pré-emploi (CPE), a expliqué que des retraités ont été reconduits avec des contrats à durée déterminée, alors qu’ils devraient être en retraite. Depuis la consignation de ce fait saillant, l’organisation attend d’avoir des explications de l’entreprise portuaire d’Arzew. Et dans cette même foulée, le même responsable annonce avoir exigé une intervention de la direction de l’emploi par l’envoi d’une commission d’enquête de la wilaya d’Oran. En effet, ce phénomène du recrutement des retraités est une réalité amère, constatée depuis plusieurs années, menaçant le marché du travail en réduisant l’offre d’emploi au détriment des jeunes chômeurs. L’opacité et le clientélisme dans le recrutement au sein de diverses entreprises publiques et privées ouvre forcément la voie au trafic d’influence, puisque personne ne sait comment ni sur quelle logique repose cette politique de recrutement. À Oran, passer par les agences de l’emploi pour le recrutement n’est pas un réflexe naturel pour les entreprises et l’administration publique.

Une vérité crue à propos de ces entreprises qui recrutent des retraités alors que d’autres préfèrent maintenir en poste leur personnel, même ceux qui ont atteint l’âge de la retraite requis (60 ans). Les jeunes chômeurs, tous niveaux confondus, expliquent que les entreprises qui annoncent leurs besoins auprès de l’Anem ne le font que pour recruter ce qui est qualifié de “bouche-trous”, avec un salaire de misère, lié par un contrat et exposé à tous les risques. En somme un sale boulot pour ne pas être affecté au personnel permanent. Dans le cadre du recrutement, les procédures choisies par certaines entreprises, qui annoncent leurs besoins auprès de l’agence ou par la presse écrite, ne sont qu’un subterfuge et une formalité qui cache les vrais desseins par des réalités amères, car le poste, qui figure dans l’annonce, a déjà été réservé, soit pour un sénior appelé à reprendre du service, soit pour le fils d’un ancien employé décédé, ajoutent-ils. Au vu de la loi, cette pratique est formellement interdite mais certaines entreprises ne s’embarrassent pas de la réglementation. Dans ce cadre, la loi n°04/19 du 25 décembre 2005 oblige les employeurs à notifier à l’agence habilitée tout emploi vacant dans leurs entreprises et qu’ils souhaitent pourvoir, puis de transmettre les informations relatives aux besoins en main-d’œuvre et au recrutement effectué.

Hamdouche Hadj