Une révision attendue du statut des travailleurs de l’éducation, l’annonce d’un nouveau concours national pour les enseignants et une série de mesures structurelles pour alléger les classes surchargées… Le ministre de l’Éducation, Mohamed Seghir Saâdaoui, a livré une série de signaux forts sur les transformations à venir dans un secteur sous pression.
Le ministère de l’Éducation nationale veut visiblement reprendre la main sur des dossiers sensibles. Ce mardi 29 juillet, Mohamed Seghir Saâdaoui, ministre de l’Éducation, a reçu le député du Conseil populaire national (APN) pour un échange dense autour des urgences et réformes à mener dans le secteur éducatif.
Entre la promesse d’un nouveau concours pour recruter des enseignants, une révision en profondeur du cadre réglementaire du personnel et des mesures pour faire face à l’encombrement dans les établissements, l’entretien a mis en lumière plusieurs décisions clés en voie de concrétisation.
Un changement de cap qui intervient dans un contexte où les syndicats, les enseignants contractuels et les parents d’élèves multiplient les alertes sur les conditions de travail, la qualité de l’enseignement et les infrastructures souvent défaillantes.
Le projet de réforme du statut général bientôt bouclé
Le premier point fort du dialogue entre le ministre et le parlementaire concerne la réforme tant attendue du statut des travailleurs de l’éducation. Selon Saâdaoui, le texte est à un stade « final ». Ce qui laisse entrevoir une adoption prochaine, après des mois d’attente et de concertations internes.
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Ce nouveau statut devrait, entre autres, redéfinir les critères de recrutement et de promotion. Dans un souci de meilleure adéquation entre spécialité et matière enseignée. Le ministre a d’ailleurs annoncé que le décret ministériel du 10 mars 2016, relatif aux qualifications et diplômes exigés pour l’accès aux postes, fera l’objet d’une révision. Ainsi, « attribuer chaque matière à un enseignant réellement spécialisé dans la discipline ».
Un concours national annoncé après la régularisation des contractuels
Par ailleurs, l’autre annonce attendue concerne l’ouverture prochaine d’un nouveau concours de recrutement des enseignants. Mais cette mesure ne sera effective qu’après l’achèvement de l’opération d’intégration des enseignants contractuels. Selon le ministre, cette dernière « avance normalement et dans le strict respect des procédures légales ».
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Une fois ce processus bouclé, un appel à candidatures sera lancé, signe que le ministère compte renforcer ses effectifs de manière durable. Cette décision est perçue comme un signal fort envoyé aux milliers de diplômés en attente de poste dans le secteur.
Des classes surchargées : des chantiers en accéléré pour construire plus
Le problème de la suroccupation dans les établissements scolaires revient régulièrement dans les débats sur la qualité de l’enseignement. Le ministre n’a pas éludé la question. Il a promis une « accélération de la cadence des chantiers de construction d’établissements ». Afin de faire face à ce fléau, particulièrement accentué dans les grandes villes et certaines wilayas du Sud.
Dans la foulée, Saâdaoui a aussi évoqué les préoccupations spécifiques à certaines régions. Comme la wilaya d’Adrar, confrontée à des lacunes structurelles importantes. Une attention particulière sera accordée aux propositions visant à améliorer les conditions d’enseignement dans le Sud. Qui souffre d’un manque criant de moyens et d’un exode récurrent du personnel éducatif.
Autres dossiers abordés : mobilité, accompagnants, recherche…
L’entretien a également permis d’aborder une série de points connexes, mais tout aussi essentiels :
- La mobilité interwilayas des enseignants et des administrateurs, qui reste un casse-tête logistique et humain ;
- La création de postes pour les accompagnants de vie scolaire, une demande de longue date des établissements accueillant des élèves à besoins spécifiques ;
- La valorisation de l’Institut national de recherche en sciences de l’éducation, qui devrait jouer un rôle accru dans l’élaboration des politiques pédagogiques ;
- Enfin, plusieurs revendications individuelles et organisationnelles des personnels ont été remontées au ministre, qui s’est engagé à les examiner.
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Si la réforme du secteur éducatif ne se fera pas du jour au lendemain, les annonces du ministre laissent entrevoir une volonté de remettre de l’ordre. Tout en répondant à des urgences opérationnelles.