12 000 nouveaux enseignants sont attendus dans l’Education pour la prochaine rentrée scolaire. Outre la création d’emplois, ce recrutement devrait combler le manque d’encadrement qui entrave, en partie, un enseignement de qualité. Ce volet traîne depuis de longues années des tares affectant le niveau scolaire, pour lequel la formule d’«école sinistrée» n’est pas toujours usurpée.
La réforme du système éducatif sera-t-elle au rendez-vous la prochaine année scolaire ? Les réponses ne tomberont pas de sitôt, mais des changements sont prévus tout de même. A commencer par le renforcement de l’encadrement et surtout l’ouverture du recrutement à des spécialités qui n’avaient auparavant droit de candidature. Psychologie, génie civil, génie mécanique, sciences commerciales, gestion, ingéniorat d’État, titulaires de licence ou mastère en traduction, sciences sociales sont, entre autres, les spécialités appelées à prendre part au concours de recrutement prévu pour le 12 août prochain. Le dépôt des candidatures est ouvert depuis quelques jours et se poursuivra jusqu’au 25 juillet prochain. Le ministère de l’Education nationale organise, en effet, un concours de recrutement de 12 346 enseignants des trois cycles d’enseignement (primaire-moyen-secondaire). L’organisation de ce concours a été décidée suite à l’annonce faite par la direction générale de la Fonction publique de l’ouverture d’un concours de recrutement au titre de l’exercice 2013 avec plus de 30 000 postes affectés aux ministères de l’Education nationale et de l’Intérieur. Ce concours concerne, entre autres, les licenciés qui pourront prétendre à un poste d’enseignant du cycle primaire.
Pour ce cycle, les postes ouverts sont au nombre de 4 680 dont 3 757 pour la langue arabe, 907 pour le français et 16 pour tamazight. Par ailleurs, 3 113 postes dans 11 matières sont ouverts pour le cycle moyen auxquels peuvent prétendre les universitaires ayant obtenu une licence ou un Diplôme d’études supérieures (DES). Le cycle secondaire compte, pour sa part, 4 553 nouveaux postes à pourvoir par les candidats disposant d’un diplôme d’ingénieur d’Etat, d’un master ou d’une licence. Outre l’encadrement, il sera attendu également que le problème de la surcharge des classes soit réglé l’année prochaine. Dans ce sens, la précédente année scolaire a connu une pression particulière engendrée par l’insuffisance des infrastructures. Malgré les assurances du ministre de l’Education de prendre en charge cette question, les syndicats du secteur estiment que la surcharge persistera encore les années à venir au regard de la carence flagrante en termes d’infrastructures.
Le double renforcement en encadrement et en infrastructures parviendra-t-il à insuffler une nouvelle dynamique à la qualité pédagogique ? Pour le moment, élèves et parents se plaignent d’un manque «d’enthousiasme pédagogique» des enseignants qui, en dépit des hausses de salaires consistantes dont ils ont bénéficié, continuent à donner des cours payants en parallèle, pour lesquels, dit-on, ils s’investissent plus qu’en classe. Cependant, il est permis d’espérer que cette injection de sang neuf dans les rangs de la corporation ne manquera pas d’influer positivement sur ce fameux niveau scolaire.
Le piston, hantise des candidats
Les candidats ont commencé à déposer leurs candidatures au niveau des directions de l’Education à travers tout le territoire national, dès l’annonce, le 7 juillet, de l’ouverture du concours de recrutement. Si ce concours constitue une bonne nouvelle pour les diplômés souhaitant décrocher un poste de travail, il n’en demeure pas moins que les recrutements par piston font partie des appréhensions de ces candidats. En effet, Il n’est un secret pour personne que la corruption et le piston pèsent sur des concours de recrutement de ce genre. Il s’agit là d’un témoignage fait par une diplômée ayant passé un concours similaire l’année dernière. «Ces concours manquent de transparence. Beaucoup de postes sont octroyés par le biais de relations personnelles. J’ai connu dans ma région des personnes qui ont décroché leur poste de cette façon, alors que l’amélioration de l’enseignement est tributaire de la qualité de ses encadreurs», déplore Khadidja, titulaire d’un magistère en biologie.
Par Yasmine Ayadi