Les différents secteurs d’activité de la wilaya d’Oran ne cessent d’attirer la main-d’œuvre étrangère. Cette année, le nombre d’étrangers établis à Oran a atteint les 11.450 employés.
La main-d’œuvre était constituée auparavant des étrangers qui occupaient les postes de cadres dans de grandes entreprises, eu égard à leur savoir-faire, notamment dans les secteurs de l’industrie, la médecine et l’enseignement supérieur.
Les résultats satisfaisants obtenus notamment dans le secteur du bâtiment, ont fait que le taux de l’insertion de la main-d’œuvre étrangère a sensiblement augmenté au cours de ces dernières années notamment dans le domaine du Bâtiment et les Travaux Public et l‘Habitat (BTPH).
En effet, 5.700 travailleurs étrangers sont employés dans le secteur du BTPH. Pour ce qui est des nationalités, les Chinois arrivent en tête, avec 5.400 employés, suivis des Philippins avec prés de 1.650, des Espagnols (610 dont 500 activent dans le cadre du projet du tramway), les Sud-coréens (800), les Turcs (370), les Japonais (278) et les Syriens (258). Toutefois, cette année, les services concernés essayent de contenir les flux de main-d’œuvre étrangère dans la wilaya d’Oran, et ce dans le cadre de l’application de la réglementation relative au recrutement, qui stipule que l’ensemble des salariés locaux doit constituer 70% du personnel.

En effet, les six projets de construction de logements confiés au courant de cette année à des sociétés étrangères, ont profité essentiellement à la main-d’œuvre locale. Les sociétés étrangères ont recruté 1.892 jeunes contre seulement 200 étrangers, essentiellement des cadres, pour des chantiers éparpillés sur Gdyel, Oued Tlélat, Arzew et Es-Sénia (Aïn El Beida), a-t-on appris de sources autorisées à la direction de l’Emploi. Avant d’être recrutés, les personnes d’origine étrangère doivent être munies d’un permis de travail délivré au préalable par le service des étrangers de la wilaya.
Cependant, les chiffres avancés par les services concernés ne reflètent pas la réalité. Il n’en demeure pas moins que l’immigration clandestine connaît également un véritable essor. Beaucoup d’étrangers venant, notamment, d’Afrique subsaharienne, travaillent dans le secteur informel. Il s’agit généralement d’immigrés qui n’ont pas réussi à se rendre en Europe, et qui se retrouvent coincés ici en Algérie, en situation irrégulière, et qui sont obligés de travailler au noir.
En outre, le gouvernement a instauré plusieurs mesures pour maîtriser les flux migratoires de la main-d’œuvre étrangère en Algérie, et accorder la préférence nationale aux compétences algériennes.
D’ailleurs, le gouvernement a promulgué un décret exécutif N° 09-272 du 30 août 2009, modifiant et complétant le décret N° 86-276 du 11 novembre 1986, pour fixer de nouvelles conditions de recrutement des personnes étrangères dans les services de l’État, des collectivités locales, des établissements, les organismes et entreprises publiques.
Ce texte de loi traite désormais les fonctionnaires étrangers recrutés en Algérie sur le même pied d’égalité que les nationaux. Autre cause de ces amendements, est que le personnel étranger était favorisé par rapport aux compétences nationales.
Une «injustice» qui avait poussé de nombreuses compétences nationales à choisir d’autres cieux. Signalons aussi que, les sociétés étrangères sont tenues de former la main-d’œuvre locale dans les spécialités du bâtiment, la mécanique, l’électromécanique et l’engineering. Parmi les conséquences de cette nouvelle politique, une baisse de la main-d’œuvre étrangère à Oran.
Z. Selma