Debbaghi Mohamed, alias Sfia, un repenti âgé de 49 ans habitant le quartier de Benzerga (Bordj El Kiffan), est au banc des accusés. Il est poursuivi pour les chefs d’inculpation, d’appartenance à un groupe terroriste armé, causant la crainte et la peur parmi la population, homicide volontaire avec préméditation et port d’arme prohibée sans autorisation. Selon l’arrêt de renvoi, la reddition du prévenu remonte au 20 janvier 2011 lorsqu’il s’est rendu aux forces de l’Armée nationale populaire, au village Boulahcène relevant de la commune de Khemis El Khechna. A l’audience, le prévenu a déclaré qu’il a été recruté en 1994 par l’émir national du Groupe terroriste pour la prédication et le combat (GSPC), Hacène Hattab et son frère Toufik au quartier Doum à Bordj El Bahri avant de regagner les maquis et renforcer les rangs de la katibet El Ghoraba qui écume la région depuis El Harrach jusqu’à Bordj El Bahri. Devant le tribunal, il s’est innocenté en déclarant qu’il n’a participé à aucun attentat militaire contre les forces de sécurité, hormis l’incendie du centre de santé de Dergana et le centre de formation professionnelle de Benzerga (Bordj El Kiffan). Selon lui, il a refusé de se soumettre à une mission spéciale relative à l’assassinat d’un haut responsable de l’armée (colonel). C’est devant son refus de participer à cette opération, de crainte d’être tué ou capturé comme a tenu à le préciser, qu’il a été affecté à la seriate Abou Bakr Seddik qui écume la région de Bouzegza et le massif forestier de Keddara. Le procureur de la République a requis la peine de 20 ans de réclusion criminelle. Intervenant, la défense pour sa part, a articulé sa plaidoirie sur la charte et la réconciliation nationale est ses avantages. D’ailleurs c’est à partir de cette dernière qu’elle réclame la relaxe. Après délibération et avec le bénéfice des circonstances atténuantes, le tribunal criminel a condamné l’accusé à 3 ans de prison avec sursis.
A. K.