Recours des algériens aux plantes dans les soins: Entre vertus «bio» et pratiques charlatans

Recours des algériens aux plantes dans les soins: Entre vertus «bio» et pratiques charlatans

L’engouement des citoyens pour les traitements à base de plantes de certaines maladies est devenu manifeste. En effet, les Algériens ont découvert, depuis un certains temps, à travers la télévision et autres brochures, les bienfaits des plantes médicinales qui existent un peu partout à travers le monde.

Les vertus de ces plantes, à ne pas confondre avec les pratiques de charlatans, qui existent depuis des millénaires ne sont plus à démontrer. D’autant plus qu’elles ne représentent aucun effet secondaire pour les consommateurs, ni autres contre-indications. Selon un herboriste que nous avons approché à Constantine, ces produits à base de plantes viennent de pays lointains tels que la Chine ou encore l’Amérique du Sud ou l’Arabie saoudite et d’ajouter qu’ il ne faut pas perdre de vue que le «bio» c’est une réponse à des maladies qui existent déjà, et quand les chercheurs découvrent que telle plante soigne telle maladie, ils iront la chercher là , où elle se trouve, même dans l’Himalaya, conclut-il.

À la question de savoir si ces produits sont soumis à un contrôle approprié avant leur mise en vente dans le pays, notre interlocuteur reconnaît que certains produits importés sont homologués et contrôlés au niveau des pays d’origine. Le processus est très long pour mettre un produit sur le marché, puisqu’il faut se mettre au diapason de la réglementation en vigueur, à savoir constituer un dossier assez lourd où le produit est soumis aux laboratoires d’analyses et autres tests pour avoir le certificat d’analyse, de conformité, un autre certificat de bonne pratique et enfin l’autorisation pour commercialiser ce produit, et dans certains cas, cela peut prendre plusieurs années.

Mais il y a aussi certains produits qui sont commercialisés sans aucune norme, ni prescription de mode d’emploi ou de dosage et cela, faut-il l’admettre, constitue un danger pour les utilisateurs, dira t-il en substance.

Toutefois, cela ne décourage nullement ces «charlatans» qui font croire aux plus naïfs que ces «plantes» offrent certaines vertus pour traiter telle ou telle maladie. Reste que certains produits ont déjà fait leurs preuves contre par exemple le diabète ou le cholestérol et que certains de ces produits existent même chez les officines pharmaceutiques et que les produits «bio» font de plus en plus d’adeptes. Toutefois il y a lieu de noter, selon notre source, que les lobbys de l’industrie pharmaceutique ne veulent pas se laisser faire et qu’une guerre est déjà ouverte entre ceux qui prônent le naturel à 100% et ceux qui défendent les produits de synthèse.

L’OMS certifie et suggère l’option

Peut –on alors dire que ce retour aux sources va permettre à ces médicaments à base de plante 100% naturels de remplacer les produits de synthèse fabriqués dans l’industrie pharmaceutique à travers le monde ? D’ailleurs ces herbes, dont le bienfait est reconnu scientifiquement, sont issues de l’agriculture biologique et qui sont aussi le résultat d’une large sélection. En plus, c’est sous plusieurs formes : en gélules, en sirop ou en poudre que ces produits, qui sont développés au niveau des laboratoires, sont proposés aux consommateurs.

En tout état de cause, si actuellement, l’option «bio refait surface et fait des émules concernant justement ces médicaments à base de plantes, il n’en demeure pas moins que depuis des millénaires l’utilisation des plantes fut le principal recours de l’homme pour lutter contre les maladies. En Algérie, pays très riche dans sa biodiversité florale, les plantes médicinales sont utilisées depuis très longtemps en médecine traditionnelle. D’ailleurs l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à travers ses nombreuses résolutions, exhorte les pays, notamment ceux en voie de développement, à intégrer dans le système de santé, les remèdes à base de plantes utilisées par la médecine traditionnelle et dont les aspects innocuité, efficacité et qualité sont garantis.

Alors, va-t-on mettre le cap vers le retour aux sources ? Tout porte à le croire, car l’engouement pour les plantes médicinales fait du chemin en Algérie, et il se trouve que le créneau est en nette expansion. La preuve de nos jours, tout le monde fait appel aux vertus des plantes. Faut-il souligner à ce titre que la phytothérapie est une autre façon de se soigner et…naturellement de surcroît.

Mâalem Abdeklyakine