Des juristes et des défenseurs des droits de l’Homme ont salué, mardi à Alger, l’appel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour la reconsidération des réserves émises par l’Algérie sur certains articles de la Convention internationale de lutte contre toutes formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).
Dans des déclarations à l’APS, le président de la Commission nationale consultative de la promotion et la protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, Me Miloud Brahimi et Me Boudjemaâ Guechir ont salué cet appel qui « s’inscrit dans le sens du combat du président Bouteflika en faveur de la femme ».
Me Ksentini, qui a exprimé son « approbation totale » à l’appel, a estimé que l’Algérie, à travers les différentes décisions prises en faveur des droits de la femme, « va vers une adhésion totale à la Convention ».
Il a souligné que « nous sommes dans l’obligation de nous adapter au droit international après les changements qu’a connus notre législation », toutefois, a-t-il précisé, « cette adaptation ne touchera pas à ce qui a trait à nos convictions religieuses et nos valeurs ».
Pour sa part, Me Brahimi a indiqué que cet appel s’inscrit dans le cadre du processus engagé par le Chef de l’Etat en ce qui concerne la promotion de la femme.
« Je ne suis pas surpris par l’appel du Président qui a de tout temps milité en faveur des droits de la femme. C’est la suite logique de son militantisme », a-t-il relevé.
Abondant dans le même sens, Me Boudjemaâ Guechir, a déclaré que cette décision constitue « une bonne initiative, car soit on s’intègre dans le contexte international, soit on vit à l’écart ».
« C’est une bonne chose, dit-il, que le président réponde favorablement aux appels onusiens, par rapport à la levée des réserves sur ces articles ».
Le président de la République Abdelaziz Bouteflika avait appelé dans son message à l’occasion de la Journée internationale du 8 mars à reconsidérer les réserves de l’Algérie sur certains articles de la convention, par rapport aux acquis réalisés pour la promotion et la protection des droits de la femme.
« Je lance un appel franc et direct aux instances qualifiées pour les inviter à reconsidérer les réserves de l’Algérie concernant certains articles de la Convention internationale de lutte contre toutes formes de discrimination à l’égard des femmes », avait indiqué le Président Bouteflika dans son message.
Pour le président de la République, « ces réserves doivent en effet être reconsidérées, dans le respect de notre référence religieuse ».
L’Algérie a ratifié en 1996, avec des réserves, la CEDAW, adoptée en 1979 par l’ONU et entrée en vigueur en 1981.
Ces réserves concernent certains articles de la Convention notamment ceux liés aux droits de la femme et l’égalité entre les deux sexes, au mariage, à la nationalité et à l’arbitrage international.