Les plus hautes autorités françaises ont été saisies pour la » reconnaissance officielle » des massacres de centaines d’Algériens lors de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961 à Paris, a fait savoir aujourd’hui un responsable associatif, co-initiateur de cette action.
» Des demandes de rendez-vous pour la restitution des 10 000 premières signatures de l’Appel pour la reconnaissance officielle de la tragédie du 17 octobre 1961 à Paris, ont été adressées mardi 8 novembre 2011 au Sénat, à l’Assemblée nationale, à l’Elysée (présidence) et à Matignon (gouvernement) pour enfin arracher la reconnaissance de ce qu’il convient de qualifier de crime d’Etat « , a indiqué à l’APS le président de l’Association » Au nom de la mémoire (ANM) « , M. Mehdi Lallaoui.
» Sitôt les réponses reçues pour des rendez-vous, a-t-il ajouté, des personnalités signataires iront remettre solennellement les premières 10 000 signatures de cet appel à ces autorités « .
Dans les lettres adressées aux plus hautes instances officielles de la République française, les initiateurs de l’appel, à savoir l’ANM et le journal en ligne Mediapart, rappellent que la » répression policière, aussi meurtrière qu’injustifiée, de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961 fait partie de l’histoire de la France » et que l’appel pour la reconnaissance de ces massacres participe d’une » démarche de vérité et d’un esprit de réconciliation, loin de toute vengeance ou repentance « .
» A l’orée de l’année du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, qui fut aussi une déchirure nationale, cet appel entend ouvrir la voie à une nouvelle fraternité franco-algérienne qui permet de construire, entre deux peuples liés par une histoire commune, un avenir de paix, de solidarité et de prospérité « , ont-ils poursuivi.
L’appel ouvert pour la » reconnaissance officielle » de la tragédie du 17 octobre 1961 à Paris a récolté à fin octobre plus de 10000 signatures, dont celles prestigieuses d’intellectuels, d’anciens ministres et de partis politiques.
A la tête des adhérents à l’appel, lancé le 12 octobre sur Mediapart, figurent l’humaniste, philosophe et ancien diplomate Stéphane Hessel, le sociologue Edgard Morin, les historiens Benjamin Stora, Jean-Luc Einaudi et Gilles Manceron, l’écrivain et ancien éditeur François Maspero, le mathématicien Michel Broué, ainsi que le fondateur du Nouvel Observateur Jean Daniel. L’appel a aussi reçu l’adhésion et le soutien de toutes les forces politiques de la gauche française dans sa diversité.