Reconduction des accords Opep et non-Opep : L’Irak réclame une révision des quotas

Reconduction des accords Opep et non-Opep : L’Irak réclame une révision des quotas

L’amélioration des perspectives sur le marché pétrolier risque de créer des frictions au sein du groupe des pays engagés dans l’effort de limitation de la production pétrolière. En effet, alors que la Russie, producteur non-Opep concerné par les accords de réduction de la production, serait d’ores et déjà favorable à l’extension des accords au-delà de mars 2018, d’autres pays seraient réticents, voire mécontents quant au partage actuel des rôles.

Depuis quelques jours, le marché pétrolier va un peu mieux ; l’Opep et ses alliés non-Opep seraient sur le point de gagner un pari. Celui d’avoir réussi à éponger quelques excédents de production dont souffraient le marché et les cours. Les indicateurs sur l’état des stocks mondiaux de brut, en baisse depuis plusieurs semaines déjà, confirment une tendance vers un rééquilibrage du marché. L’Opep et l’AIE ont prévu la semaine dernière que la demande mondiale de pétrole ira en s’améliorant, ce qui devrait contribuer davantage à l’absorption des excédents.

Ce léger mieux qui semble s’installer peu à peu sur le marché pétrolier incite certains producteurs à la rébellion, y voyant un indicateur d’un rééquilibrage du marché. C’est le cas de l’Irak, mauvais élève en termes de respect des accords, qui croit qu’il serait opportun de renégocier les quotas de production lors de la prochaine réunions des producteurs Opep et non-Opep, prévu fin novembre à Vienne. Depuis les Emirats arabes unis, alors qu’il participe à un forum sur l’énergie, le ministre irakien du Pétrole a indiqué que «certains producteurs estiment qu’il est nécessaire de proroger les accords de réduction de la production au-delà de mars 2018, d’autres pensent qu’il serait nécessaire de les maintenir en vigueur jusqu’à la fin de l’année prochaine, alors que d’autres pays, dont l’Irak, pensent qu’il doit y avoir une nouvelle session de redistribution des quotas.

Le ministre irakien du Pétrole, Jabbar Al-Luaibi, a indiqué aux journalistes, à la même occasion, qu’il est encore tôt de prendre une quelconque décision de réduction de l’offre. «Il est encore inopportun de parvenir à une quelconque décision avant les sept mois qui nous séparent de mars 2018. Il y a des discussions et un échange de points de vue entre producteurs», a-t-il souligné, hier, lors d’un forum énergétique organisé aux Emirats arabes unis, dont les propos ont été répercutés par l’agence Reuters. En décodé, l’Irak ne serait pas contre l’idée de proroger au-delà de mars 2018 les accords de réduction de la production, mais réclame à ce que les quotas fixés à chacun des pays engagés dans cet effort soient revus.

L’Irak, un des pays dont le taux d’adhésion aux accords est des plus faibles, avait, faut-il le rappeler, réclamé une exemption desdits accords lors des premières négociations ayant eu lieu à Alger, prétextant sa guerre menée contre le groupe d’Etat islamique. Les pays de l’Opep n’avaient pas acquiescé à sa demande, attribuant le statut d’exception au Nigeria et à la Libye seulement.

A sept mois de la fin du délai d’application des accords de limitation de l’offre, l’Irak revient à la charge, remettant au goût du jour une suggestion qui pourrait aggraver les dissensions au sein du groupe des pays engagés dans l’effort de réduction de la production pétrolière. La Russie et l’Arabie Saoudite seraient, elles, favorables à une prolongation des délais au-delà de mars 2018 sans que l’on touche aux quotas de production fixés aux producteurs signataires des accords. Des indiscrétions font état de la volonté d’impliquer le Nigeria et la Libye dans l’effort de réduction si les accords en question venaient à être reconduits, ce qui donnera un signal fort au marché et accélérerait son rééquilibrage.