« Récits d’Algérie » : Farah Khodja sauvegarde les mémoires de la guerre

« Récits d’Algérie » : Farah Khodja sauvegarde les mémoires de la guerre

« Récits d’Algérie« , publié par Face Cachées, est disponible en librairie depuis le 25 novembre. Il rend hommage aux personnes ayant vécu la colonisation et la guerre d’indépendance en Algérie.

Le livre, dirigé par Farah Khodja, comprend des témoignages collectés par la première ou la deuxième génération. Il est notamment, basé sur des interviews. En effet, l’ouvrage comporte des témoignages de personnes ayant directement vécu la guerre d’Algérie, ainsi que des descendants de ceux qui l’ont vécue ou combattue, des deux côtés.

Il est important de savoir que la jeune femme de 25 ans d’origine algérienne par sa mère a tout d’abord créé un site internet, qui est une plateforme collaborative et intergénérationnelle visant à collecter les récits de la guerre d’indépendance algérienne. Son projet  a donc vu le jour, en 2020 sous la forme d’un site internet nommé : « Récits d’Algérie ».

Dans un premier temps, avec d’autres enfants ou petits-enfants issus de l’immigration algérienne, Farah a entrepris une collecte de récits, ceux de leurs aînés qui ont vécu la colonisation et la guerre d’indépendance en Algérie.

Récits d’Algérie : du site au livre, un cheminement pour « la sauvegarde des mémoires »

Dans une entrevue accordée au média Jeune Afrique, l’écrivaine explique que ce livre, était l’aboutissement de toute une réflexion. Elle explique que

Farah explique qu’étant d’origine algérienne elle-même, elle a réalisé assez tard, soità l’âge de 19 ans, que son grand-père ne leur parlait jamais de sa vie liée à la guerre d’Algérie.

Elle a alors souhaité découvrir cette histoire à travers les témoignages de ceux qui l’ont vécue, et surtout conserver ces récits avant qu’ils ne soient perdus. Selon elle : « Ne pas collecter leurs mémoires, c’était  prendre le risque de les voir disparaitre. ».

La jeune femme ajoute que la collecte de ces mémoires s’est avérée moins difficile qu’il n’y paraissait, car dès le lancement du projet, il y a eu un fort enthousiasme autour de celui-ci, ce qui a considérablement facilité ce « travail de mémoire ».

Enfin, en ce qui concerne la sélection des témoins, elle précise que le seul critère étant celui d’être un témoin direct de la guerre. Farah affirme donc qu’elle a écouté toutes les personnes qui voulaient bien témoigner.

Témoignages : Farah donne la parole à son grand-père

Farah Khodja, a décidé de donner la parole à son grand-père, pour qu’il témoigne lui aussi de son histoire. Mais ce n’est pas tout, c’est son témoignage qui ouvre le bal.

Un choix qui n’est pas des moindres mais dont l’idée ne venait pas d’elle. Dans la même entrevue elle révèle que c’était une suggestion de l’éditrice, Ouafae Mameche. Une suggestion qui lui a tout de suite plu, car comme expliqué précedement, son grand-père ne parlait que très peu de cette période de sa vie. Selon les dires de Farah, l’homme ayant été témoin de la guerre  est extrêmement réservé à ce sujet, et c’est le cas de la plupart des témoins de la guerre d’indépendance algérienne.

Pour elle, c’était aussi, une façon de rappeler aux lecteurs que c’est l’histoire de son grand-pére, qui a est à l’origine de tout le travail de collecte qui a suivi.