L’Orchestre symphonique international « El Djazair », dirigé par le maestro Amine Kouider a animé vendredi à la salle Ibn Khaldoun à Alger, un récital durant lequel s’est mélangé le lyrisme andalou à la musique classique universelle.
Organisé par l’Etablissement Art et Culture dans le cadre de son programme artistique, trois parties étaient au menu de ce récital avec, en premier, « La nouba Zidenne » dans ses mouvements « M’seddar », « Derdj » et « Kh’lass » interprétés par le violoniste Rachid Brahim Djelloul avec une voix suave et cristalline.
Dans la 2ème partie consacrée à la musique classique, le maestro Amine Kouider a inscrit au programme deux grands compositeurs, Wolfgang Amadeus Mozart avec « Andante pour flûte et orchestre » interprétée par le flûtiste Ghazi Djamel et Yohann Strauss avec « Le beau Danube bleu » et « La marche de Radetzky » qui a suscité l’adhésion du public.
« Kafilat El Djazair » (la caravane d’Algérie), intitulé de la dernière partie du programme, durant laquelle Amine Kouider était au violon, est venue embarquer l’assistance dans un nouveau retour aux sources dans lequel se sont entremêlés les airs mélodieux du riche patrimoine musical algérien.
Interprétée en une seule pièce par l’orchestre, la clôture du récital enchaîne une série de musiques du terroir mettant en valeur l’ensemble des cultures de l’identité algérienne. Les gammes pentatoniques de « Goumary » (patrimoine) ont particulièrement permis à Smail Benhouhou pianiste et arrangeur de « Kafilat El Djazair », quelques envolées de virtuose dans le style jazz.
De son côté, Mohamed Abdenour, jouant d’une mandole hors des normes qui compte 5 codes, n’a pas manqué de talent avec un doigté et une manière de jouer qui ont galvanisé le public lui rappelant le grand Al Di Méola.
L’Orchestre symphonique international « El Djazair » compte une vingtaine de musiciens répartis entre un pianiste, des instrumentistes à cordes, à vent et traditionnels (Derbouka, tambourin et mandole).
Né à Alger en 1967, Amine Kouider a dirigé près de 25 opéras et plusieurs orchestres philharmoniques dans le monde dont celui de Paris, Marseille, Toulon, Nice, Toulouse (France), Bucarest (Roumanie), Durban (Afrique du Sud), la Capella de Saint-Pétersbourg (Russie), l’Orchestre du Kirov au Théâtre Marinsky et celui du Qatar. En 1998, il est nommé directeur du Choeur et Orchestre philharmonique international de l’Unesco et fait « Artiste de l’Unesco pour la paix ».
En 2001, le maestro a été à l’origine de la réouverture de l’Opéra d’Alger qu’il dirige jusqu’à 2005 avant de conduire l’Orchestre philharmonique d’Alger puis l’Orchestre symphonique national d’Algérie.