Le siège du Conseil constitutionnel, à El Biar (Alger), a vécu une journée bien particulière ce dimanche. Dès le début de la journée, les alentours étaient déjà bouclés par un impressionnant dispositif de sécurité. Les deux issues menant au siège étaient fermées aux piétons et aux véhicules. Les médias, algériens et étrangers, étaient venus en force.
Les médias étrangers présents
Plusieurs journalistes représentant des médias étrangers étaient présents dans la salle aménagée à l’intérieur du Conseil constitutionnel. Il y avait essentiellement les journalistes de chaînes télés arabes, « Al Mayadeen » (dont le siège est à Beyrouth, Liban), « Al Arabiya » et « Al hadeth » (Arabie Saoudite), « Al Hurra » (siège aux Etats-Unis) et « El Ghad » (Egypte). Les Chinois étaient présents avec CCTV. Un envoyé spécial de laWeb-télé française de la gauche alternative. « Le média » était également sur place pour couvrir l’«évènement».

Une partie des journalistes est restée dehors en face des deux entrées du Conseil constitutionnel, caméras et appareils photos en mains, une autre était à l’intérieur où une salle leur a été aménagée. C’est dans cet espace que les candidats qui déposeront leurs dossiers étaient attendus pour y animer des conférences de presse. Jusqu’à 10h30 environ, aucun candidat ne s’était signalé. Ali Ghediri, candidat indépendant, était le premier. Après avoir déposé son dossier, il a fait des déclarations aux journalistes dans lesquelles il affirmait avoir obtenu 120 000 signatures, soit le double du minimum requis. Il quittera les lieux vers 11h16. Il sera le seul de la matinée.
Les journalistes présents ont pu obtenir, aux environs de 12h30, le « programme » de la « valse » attendue des candidats. Onze noms étaient mentionnés. Amari Abdelkader (candidat libre) était programmé à 9h. Il était mentionné qu’il avait confirmé son rendez-vous, mais finalement il ne s’est pas déplacé. Un certain Rachik Khoudir devait se présenter à 11h mais aucune trace de lui. Ali Ghediri était le seul parmi les trois programmés la matinée qui a déposé son dossier.
La mise en ligne sur les réseaux sociaux, quelques heures après, d’un document présenté comme le récépissé du dépôt de candidature, signé par le coordinateur de campagne Mokrane Aït Larbi plutôt que par le candidat lui-même, pourtant présent, suscitait de nombreux débats entre les journalistes. Pour eux, ça ne pouvait que confirmer les infos qui circulaient depuis la matinée selon lesquelles ce serait le nouveau directeur de campagne du Président-candidat, Abdelghani Zaalane, qui déposera le dossier au niveau du Conseil constitutionnel. Sa venue était d’ailleurs attendue à 18h.
Les larmes de Bouacha
Dans le programme de l’après-midi huit candidats étaient attendus. Omar Bouacha, président du mouvement El Infitah, s’est présenté aux environs de 15H30 devant les journalistes. Il débuta sa conférence de presse en surprenant les présents. Quelques mots ont suffi pour qu’il commence à pleurer. Des larmes qui ont surpris plus d’un. Il expliquera son état par sa « peur de l’avenir du pays ». Rapidement, il enchaînera sur une longue présentation de son programme électoral. Avant la fin de sa conférence de presse, deux candidats étaient déjà signalés devant le portail du Conseil consultatif. Ghani Mahdi et Rachid Nekkaz.
Chacun d’eux se dirigera vers les journalistes restés dehors, en face du portail d’entrée. Ghani Mehdi annonce qu’il ne sera pas présent le 18 avril parce que son dossier « a été refusé » ! Presque au même moment, l’information selon laquelle Ali Benflis a annoncé sa non-candidature faisait déjà le tour de l’auto-«rédaction » qui s’était créée à l’intérieur du chapiteau installé à l’intérieur du Conseil constitutionnel. Aux environs de 17h, plusieurs fourgons (au moins neuf) transportant les parrainages du Président-candidat sont entrés. Le suspense continuait. D’autres candidats sont attendus avant minuit. La nuit sera longue au siège du Conseil constitutionnel.