Rechercher des mécanismes pour sortir de l’hybridation linguistique prévalant dans les réseaux sociaux

Rechercher des mécanismes pour sortir de l’hybridation linguistique prévalant dans les réseaux sociaux

Le président du Haut Conseil de la langue arabe (HCLA), Salah Belaïd a plaidé, mardi à Alger, pour la recherche de mécanismes favorisant une sortie du phénomène de l’hybridation linguistique qui s’accentuent jour après jour et qui prévalent sur les réseaux sociaux, appelant à tirer profit de ces moyens pour développer la langue arabe et éviter sa détérioration.

« Nous vivons aujourd’hui une détérioration linguistique qui s’accentue de façon inégalée et qui se développe constamment parmi ses jeunes auteurs de différentes tranches d’âge, et ce à travers les réseaux sociaux, ces jeunes qui utilisent et exercent une fusion de types d’expression tirés des

différentes langues quotidiennes, à savoir l’arabe classique, le dialecte et les langues étrangères », a précisé, le Professeur Belaïd, également membre actif au sein de l’Académie de langue arabe du Caire (Egypte), dans une intervention prononcée à l’ouverture des travaux du colloque scientifique à la Bibliothèque nationale (Hamma), placé sous le thème « La langue moderne des jeunes ».

Affirmant que l’hybridation linguistique utilisée est rejetée par l’ensemble des langues, M. Belaïd a cité l’exemple de campagnes lancées par certains peuples afin d’épurer leurs langues de la fusion linguistique, et a fait remarquer « un certain laxisme dans notre utilisation de la langue arabe à travers les moyens de communication ».

Après avoir passer en revue une série de facteurs et de phénomènes qui laissent les jeunes se pencher vers la langue la plus forte, oubliant ainsi leurs langues et leur personnalité, le président du HCLA a estimé que notre société « nécessite des référentiels arabes linguistiques et des plans de rattrapage, et doit veiller à la mise en application de ces référentiels en commençant par les établissements scolaires, tout en ouvrant des comptes sur les réseaux sociaux en langue arabe et en œuvrant au développement du contenu numérique de façon scientifique ».

Il a relevé, également, la nécessité pour les institutions médiatiques d’accorder un intérêt particulier au langage des réseaux sociaux en associant les chercheurs spécialisés en la matière, et d’exhorter la société civile à la contribution à « tout ce qui est au service de la citoyenneté linguistique en luttant contre l’hybridation et en animant des colloques et des concours en vue de la préservation de la pureté de la langue arabe ».

En outre, M. Belaid a appelé la famille, l’école et la corporation médiatique à assumer leur responsabilité vis-à-vis de cette dégradation linguistique et à chercher des solutions utiles en vue d’accompagner les jeunes dans leur langage de communication, de la promotion de la langue arabe, premier outil principal, et de la sensibilisation permanente, par les médias, du public à faire usage de la langue académique, en sus de la réalisation des corpus relatifs à l’hybridation linguistique.

Pour sa part, le président du Haut Conseil Islamique (HCI), Bouabdallah Ghlamallah a appelé, dans son intervention, les médias à œuvrer à la promotion de la langue arabe, vu leur influence sur l’auditeur, le Téléspectateur et le lecteur, et à s’efforcer à trouver des styles, des tournures linguistiques, des synonymes et des mots savants car la langue arabe n’est pas stérile, a-t-il ajouté.

Il est à noter que la première journée du colloque scientifique a vu la présentation de plusieurs interventions s’articulant autour du rôle de la langue arabe dans la construction de l’identité des jeunes et du langage moderne utilisé par les jeunes sur les réseaux sociaux.

Le colloque se poursuivra mercredi avec la présentation de plusieurs documents relatifs au sujet abordé, et sera couronnée par des recommandations devant être soulevées, par la suite, aux parties concernées.