Recherche scientifique 3 600 brevets d’invention algériens, déposés dans des offices mondiaux

Recherche scientifique 3 600 brevets d’invention algériens, déposés dans des offices mondiaux
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La protection des produits locaux contre le piratage sur le marché international constitue un grand défi qu’il faut relever, mais à condition que les produits soient brevetés par leurs propriétaires.

Pas moins de 3 600 brevets d’invention ont été déposés par des chercheurs algériens au niveau d’offices mondiaux de recherche, a indiqué le directeur de la valorisation, de l’innovation et du transfert technologique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abed Seïf-Eddine, en marge de l’ouverture des travaux de l’atelier national sur l’utilisation du système de traité de coopération en matière de brevets (PCT) et la commercialisation des résultats de la recherche, tenu à Tipaza. A cette occasion, Abed Seïf-Eddine a mis l’accent sur «les potentialités nationales et les capacités incarnées par des programmes de recherche visant à stimuler la production scientifique, et à activer le partenariat entre les différents acteurs du développement». Ledit atelier s’inscrit, selon les organisateurs, dans le cadre de la coopération entre l’Algérie et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), et répond à une perspective de mise en œuvre d’un projet de stratégie nationale en matière de propriété intellectuelle, avec l’ensemble des partenaires du développement du pays. Ayant pour objectif la sensibilisation de la communauté scientifique dans son ensemble, et particulièrement les utilisateurs potentiels du système PCT sur le rôle de ce dernier dans la protection des inventions, en tant que système de protection auprès de l’OMPI, l’atelier est destiné principalement aux chercheurs, inventeurs et aux enseignants chercheurs, aux porteurs de projets, ainsi qu’aux examinateurs de brevets et entrepreneurs/managers d’entreprises. Il s’agit également d’exploiter toutes les opportunités offertes pour la valorisation de l’application industrielle et la commercialisation des produits (brevets) issus de la recherche, expliquent les organisateurs. «La protection des produits locaux contre le piratage sur le marché international constitue un grand défi qu’il faut relever, mais à condition que les produits soient brevetés par leurs propriétaires», a souligné M. Abed. Le rôle de l’université, des centres et des unités de recherche, ainsi que de la législation régissant la recherche, les types de technologies à protéger prioritairement, à l’instar des TIC, seront également au centre des débats de l’atelier dont les travaux prendront fin demain. Il s’agit là des points qui reflètent réellement la situation de la recherche scientifique nationale, et qui sont jusque- là unanimes à ne pas mettre la recherche au service du développement de pays. Si la recherche se fait seulement pour la recherche, ou pour que des brevets d’invention de chercheurs algériens soient déposés au niveau d’offices internationaux, cela ne pourrait participer au développement de l’économie du pays. Malheureusement, la démonstration par les chiffres des budgets alloués à la recherche ainsi que les programmes et mécanismes mis en place pour stimuler la production scientifique n’ont pas pu met-tre fin, un tant soit peu, aux multiples difficultés auxquelles sont confrontés les inventeurs et chercheurs algériens qui ne ratent aucune occasion de partir à l’étranger où la recherche scientifique est mieux considérée, encouragée et récompensée. La réalité de la politique économique de notre pays qui se repose majoritairement sur les recettes des ressources naturelles, où le recours à la recherche comme moyen de développement pourrait encore patienter, fait que le rôle de la recherche scientifique reste faible.

Par Yasmine A.