Recherché par la France depuis 1996, il met fin à 27 ans de cavale en voulant rejoindre l’Algérie

Recherché par la France depuis 1996, il met fin à 27 ans de cavale en voulant rejoindre l’Algérie
Après 27 ans de cavale, Seddik Benbahlouli, dernier membre du « gang de Roubaix » devant la justice en France.

Après 27 ans de cavale, Seddik Benbahlouli, dernier membre du « gang de Roubaix« , fait face à la justice en France. Son procès a débuté vendredi devant la Cour d’assises du Nord. Il est rejugé pour des faits graves, notamment « une tentative de meurtre sur deux policiers« , « vol avec arme » et pour « association de malfaiteurs« . Il avait précédemment été condamné par contumace à vingt ans de réclusion en 2001.

Seddif Benbahlouli, membre du tristement célèbre « gang de Roubaix«  était recherché par la justice française depuis près de vingt-neuf ans. En 2001, alors qu’il était déjà en fuite, il avait été déjà jugé par contumace avec trois autres complices à vingt ans de réclusion.

Son implication dans les faits remonte à janvier 1996, date à laquelle son ADN a été retrouvé près de Roubaix, dans un parking où des policiers avaient été la cible de tirs à l’arme de guerre. L’un des agents avait été grièvement blessé, mais a survécu.

Le gang a mené, sur une période de trois mois, une série de braquages marquée par un mélange surprenant d’ultraviolence et d’amateurisme. Le groupe avait également planifié une tentative d’attentat à Lille qui a échoué suite à un dysfonctionnement du détonateur. La présidente de la Cour a souligné la gravité de l’acte, rappelant que cette bombe « aurait pu détruire le quartier dans un périmètre de 200 mètres« .

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Comment Seddik Benbahlouli alors qu’il rentrait en Algérie via la Belgique

Bien que l’accusé refuse de s’exprimer devant la Cour du Nord, la manière dont il a été localisé, arrêté aux États-Unis après 27 ans de cavale, et extradé vers la France, a été détaillée mardi dernier. L’ancien consul général de France à New York, Jérémie Robert, a fait le récit de cette traque à l’audience.

En janvier 2023, Seddik Benbahlouli, alors en cavale sous une fausse identité, est intercepté à l’aéroport de Bruxelles par les services de l’immigration belge. L’homme qui venait des États-Unis et tentait de se rendre en Algérie est appréhendé en transit. Les autorités le renvoient aussitôt aux USA, où il est passé dans un centre de rétention administrative, les services de l’immigration s’efforçant d’établir qui il était vraiment.

C’est après plusieurs interrogatoires que Seddik Benbahlouli finit par révéler sa véritable identité. Néanmoins, il faudra attendre septembre 2023 pour que le consul général de France soit informé, via un courrier, que le suspect se trouvait en rétention administrative.

« Une personne différente »

Finalement identifié, l’ancien fugitif est extradé vers la France. Il est à souligner que ce renvoi n’est pas motivé par son implication dans les opérations du « gang de Roubaix« , mais officiellement pour « la violation des lois américaines sur l’immigration« . Cette expulsion a permis de mettre fin à sa longue cavale.

Par ailleurs, Seddik Benbahlouli refuse de s’exprimer sur sa vie aux États-Unis et sur les raisons de son voyage en Algérie. Pour pallier son silence, la présidente a lu à l’audience le compte rendu de ses déclarations faites devant un juge des libertés en octobre 2023.

L’accusé y affirmait avoir travaillé comme réparateur de voitures à Philadelphie et expliquait son voyage en Algérie par son souhait de revoir son père, qui y vivrait. Concernant le « gang de Roubaix« , il déclarait être désormais « une personne différente« , n’avoir « commis aucun crime » et avoir pris contact avec un avocat « pour régler sa situation« .

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